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la physique ; ou bien encore à un champ fertile : la haie qui l’entoure est la logique, les fruits sont la morale, la terre ou les arbres représentent la physique. Enfin ils la représentent sous l’emblème d’une ville bien bâtie et sagement gouvernée. Quelques-uns d’entre eux prétendent qu’il n’y a aucune priorité entre ces diverses parties, qu’elles ne peuvent être séparées l’une de l’autre ; et par suite ils les traitent simultanément. D’autres assignent la première place à la logique, la seconde à la physique, et la troisième à la morale : de ce nombre est Zénon dans la Logique, ainsi que Chrysippe, Archédémus et Eudromus. Diogène de Ptolémaïs commence par la morale ; Apollodore la met en seconde ligne. Panétius et Posidonius commencent par la physique, ainsi que l’atteste Phanias, ami de ce dernier philosophe, au premier livre des Entretiens de Posidonius. Cléanthe admet six parties : dialectique, rhétorique, morale, politique, physique et théologie. D’autres prétendent que ce ne sont pas là des divisions de l’intelligence, mais seulement de la philosophie[1] : de ce nombre est Zénon de Tarse.

Il y en a qui subdivisent la logique en deux sciences distinctes, la rhétorique et la dialectique ; plusieurs même ajoutent deux autres parties à celles-là : une science de la définition et une autre qui a pour objet les divers criterium du vrai. Quelques-uns enfin suppriment la science de la définition, sous prétexte que l’objet des règles et des divers criterium est la découverte de la vérité — car c’est dans cette partie qu’ils expliquent les différences des représentations[2] — et

  1. C’est-à-dire que l’intelligence est une, mais que dans l’étude il faut la diviser et l’étudier successivement.
  2. C’est-à-dire les contradictions apparentes que présentent les données de nos diverses facultés.