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jeûner, et il trouve des disciples. Un peu de pain, des figues, voilà sa nourriture ; pour boisson, de l’eau.

D’autres attribuent ces vers à Posidippus. Sa tempérance était même devenue proverbiale ; ainsi on disait : « Plus sobre que Zénon le philosophe. » Posidonius dit aussi dans les Déportés :

Dix jours durant il se montra plus sobre que Zénon.

En effet, sa tempérance, son honnêteté, disons plus, son bonheur même n’ont jamais été égalés ; car il mourut à l’âge de quatre-vingt-dix-huit-ans, sans avoir eu jamais ni maladie ni infirmités. Toutefois Persée prétend, dans les Entretiens moraux, qu’il mourut dans sa soixante-douzième année, et qu’il était venu à Athènes à l’âge de vingt-deux ans. Il avait été cinquante-huit ans à la tête de son école, au dire d’Apollonius. Voici comment il mourut : en sortant de son école, il tomba et se cassa un doigt ; frappant alors la terre de la main, il prononça ce vers de Niobé :

Me voici ; pourquoi m’appelles-tu ?

et aussitôt il s’étrangla lui-même. Les Athéniens l’ensevelirent sur le Céramique, et, pour rendre hommage à sa vertu, ils firent, en son honneur, le décret dont nous avons parlé. Antipater de Sidon fit pour lui l’épitaphe suivante :

Ici repose Zénon, fils chéri de Citium. Il n’a pas eu besoin, pour escalader l’Olympe, d’entasser Pélion sur Ossa, ni d’accomplir les travaux d’Hercule ; la sagesse seule lui a ouvert la route qui conduit aux astres.

En voici une autre de Zénodote le stoïcien, disciple de Diogène :