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honorer les hommes vertueux et pendant leur vie et après leur mort.

Ont été nommés commissaires surveillants : Thrason d’Anacée, Philoclès du Pirée, Phèdre d’Anaphlyste, Médon d’Acharné, et Micithus de Sypalettos.

Tel est le texte du décret. Antigonus de Caryste rapporte que Zénon ne cachait pas qu’il fût de Citium, et il cite ce fait à l’appui : Zénon ayant contribué à la restauration des bains, on avait inscrit sur la colonne commémorative : « Zénon le philosophe ; » lorsqu’il le sut, il fit ajouter : « de Citium. »

Un jour, il prit un petit vase auquel il adapta un couvercle percé d’un trou, et s’en alla faire la quête pour subvenir aux besoins de son maître Cratès.

On dit qu’à son arrivée en Grèce, il possédait plus de mille talents qu’il prêtait à usure aux marins. Il ne prenait pour toute nourriture que des petits pains, du miel et quelque peu de bon vin. Il n’avait de rapports amoureux avec des jeunes gens qu’à de rares intervalles, et une fois ou deux seulement il s’adressa à une femme publique, pour prouver qu’il n’était pas ennemi des femmes. Persée, avec lequel il vivait dans la même maison, lui ayant un jour amené une joueuse de flûte, il s’empressa de la lui reconduire. Du reste, il était, dit-on, d’une humeur fort accommodante, à ce point que le roi Antigone venait souvent partager son repas, ou l’emmenait dîner avec lui chez Aristoclès le musicien ; mais par la suite Zénon s’en dispensa. On dit aussi qu’il évitait avec grand soin la foule, et qu’il avait toujours la précaution de s’asseoir à l’extrémité d’un banc, afin d’être libre au moins d’un côté. Jamais il ne se promenait en compagnie de plus de deux ou trois personnes. Cléanthe assure même, dans le traité de l’Argent, qu’il se faisait quel-