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lorsque les magistrats et les chefs de la ville survinrent et le firent eux-mêmes enterrer non loin de la porte qui conduit à l’isthme. Sur son tombeau on éleva une colonne surmontée d’un chien en marbre de Paros. Plus tard, ses concitoyens lui érigèrent des statues avec cette inscription :

« Le temps ronge l’airain ; mais ta gloire, ô Diogène, vivra dans tous les siècles : car seul tu as appris aux mortels à se suffire à eux-mêmes ; tu leur as montré la route la plus facile du bonheur. »

J’ai moi-même composé sur lui l’épigramme suivante, dans le mètre procéleusmatique :

Eh bien ! parle, Diogène ; quel accident t’a conduit aux enfers ? — La dent sauvage d’un chien a causé ma mort.

Quelques auteurs prétendent qu’il avait ordonné, en mourant, de laisser son corps sans sépulture, afin que les bêtes fauves pussent se le partager, ou bien de le mettre dans une fosse en le recouvrant seulement d’un peu de poussière. D’autres disent qu’il demanda à être jeté sur les bords de l’Ilissus, afin d’être utile à ses frères.

Démétrius rapporte dans les Homonymes, que le même jour Alexandre mourut à Babylone et Diogène à Corinthe. Il était déjà vieux vers la cent treizième olympiade. On lui attribue les ouvrages suivants : des dialogues intitulés Céphalion, Ichthyas, le Geai, la Panthère, le Peuple athénien, le Gouvernement, la Science des mœurs, de la Richesse, l’Amoureux, Théodore, Hypsias, Aristarque, de la Mort, des Lettres ; sept tragédies qui sont : Hélène, Thyeste, Hercule, Achille, Médée, Chrysippe, Œdipe. Cependant Sosicrate au premier livre des Successions et Sa-