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sérable ? — C’est, répondit-il, celle d’un vieillard dans l’indigence. »

Quelqu’un lui demandait quels étaient les animaux dont la morsure était la plus dangereuse : « Parmi les animaux sauvages, dit-il, c’est le calomniateur, et parmi les animaux domestiques, le flatteur. »

Il vit un jour deux centaures détestablement peints : « Lequel des deux, dit-il, est le centaure[1] ? »

Il disait qu’un discours fait pour plaire est un filet enduit de miel, et que le ventre est le Charybde de la vie.

Entendant dire qu’un nommé Didymus avait été surpris en adultère, il s’écria : « Son nom seul indique assez qu’il doit être pendu[2]. »

« Pourquoi, lui dit-on, l’or est-il si pâle ? — C’est, reprit-il, qu’il a beaucoup d’envieux. »

Ayant aperçu une femme portée dans une litière, il dit : « Il faudrait une bien autre cage pour un animal aussi farouche. »

Voyant un esclave fugitif assis sur un puits, il lui dit : « Jeune homme, prends garde au puits. »

Une autre fois, il aperçut dans un bain un jeune homme qui pratiquait le vol aux habits, et lui dit : « Viens-tu prendre des onguents ou d’autres habits[3]. »

Voyant une femme pendue à un olivier, il s’écria : « Plût aux dieux que tous les arbres portassent de tels fruits ! » Une autre fois, il vit un homme qui volait dans les tombeaux, et lui dit :

  1. Il joue sur le mot χείρων, « Chiron, centaure, » qui signifie aussi « plus mauvais. » — « Lequel des deux est le plus mauvais ? »
  2. Le mot δίδυμος a le sens de testiculi qui cremasteribus suspenduntur (Ménage).
  3. Jeu de mots sur ἀλειμάτιον, « onguent, » et ἀλλ’ ἰμάτιον, « autre habit. »