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pour toi. » Le lendemain Diogène alla le frapper avec des courroies dont se servaient les combattants au pugilat, et lui dit : « Il y a trois mille drachmes comptées pour toi. »

Lysias l’apothicaire lui ayant demandé s’il croyait aux dieux : « Comment n’y croirais-je pas, répondit-il, puisque je te regarde comme leur ennemi ? » D’autres attribuent ce mot à Théodore.

Il dit à un homme qui se faisait purifier par une ablution : « Insensé, ne sais-tu point que les ablutions ne lavent pas plus les souillures de la vie qu’elles n’effacent les fautes de grammaire. »

Il disait que les hommes ont tort de se plaindre de la fortune ; car ils demandent aux dieux ce qu’ils prennent pour des biens, mais non les biens véritables. Il se moquait de ceux qui s’effrayent des songes en disant qu’ils ne s’inquiètent pas de ce qu’ils font pendant la veille, et attachent une grande importance aux vaines imaginations du sommeil. Aux jeux olympiques, le héraut ayant proclamé : « Dionippe vainqueur des hommes ! » Diogène s’écria : « Il n’a vaincu que des esclaves ; c’est à moi de vaincre les hommes. »

Les Athéniens aimaient Diogène, à ce point, qu’un jeune homme ayant brisé son tonneau, ils le battirent et remplacèrent le tonneau.

Denys, le stoïcien, rapporte qu’après la bataille de Chéronée il fut pris et conduit à Philippe ; celui-ci lui ayant demandé qui il était, il répondit : « Un homme curieux d’observer ton insatiable ambition. » Cette réponse frappa tellement Philippe qu’il le renvoya libre.

Antipater reçut un jour, à Athènes, une lettre d’Alexandre par l’intermédiaire d’un certain Athlias ;