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que dans la doctrine des mages les hommes ressuscitent, qu’ils sont alors immortels et que l’univers se conserve grâce à leurs prières. Eudème de Rhodes rapporte la même chose, et Hécatée dit qu’ils croient les dieux engendrés. Cléarque de Soles prétend, dans le traité de l’Éducation, que les gymnosophistes descendent des mages. Quelques auteurs pensent que les juifs tirent aussi d’eux leur origine. Au reste, ceux qui ont écrit l’histoire des mages, critiquent Hérodote pour avoir avancé que Xerxès lança des traits contre le soleil et voulut enchaîner la mer ; ils se fondent sur ce que le soleil et la mer étaient considérés comme des dieux par les mages ; ils trouvent tout naturel au contraire que Xerxès ait brisé les statues.

Voici maintenant les idées philosophiques des Égyptiens touchant les dieux et la justice : ils enseignaient que la matière est le principe des choses ; que d’elle ont été tirés les quatre éléments, et que les animaux en sont formés ; que le soleil et la lune sont des dieux ; ils donnaient au soleil le nom d’Osiris, à la lune celui d’Isis, et les représentaient symboliquement sous la forme d’un escarbot, d’un dragon, d’un épervier et d’autres animaux, ainsi que le rapportent Manethon, dans l’Abrégé des Phénomènes naturels, et Hécatée au premier livre de la Philosophie égyptienne. Ils disaient que c’était faute de connaître la forme véritable des dieux qu’ils avaient recours à des représentations sensibles et élevaient des temples ; que le monde a commencé et doit finir ; qu’il est sphérique ; que les astres sont des masses ignées dont la bienfaisante influence produit toutes choses sur la terre ; que la lune s’éclipse lorsqu’elle pénètre dans l’ombre de la terre ; que l’âme persiste après la mort et passe dans d’autres corps ; que la pluie provient d’une transfor-