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dit-il, de deux lutteurs, et cependant je connais la lutte. »

On lui demandait pourquoi il avait peu de disciples : « C’est, répliqua-t-il, que je les chasse avec une verge d’argent. »

Interrogé pourquoi il traitait durement ses disciples, il répondit : « Les médecins en agissent de même avec leurs malades. »

Il vit un jour un adultère qui se sauvait : « Malheureux ! lui dit-il, quel danger tu aurais pu éviter pour une obole ! »

« Il vaut mieux, disait-il (au rapport d’Hécaton dans les Sentences), avoir affaire aux corbeaux qu’aux flatteurs ; car ceux-là dévorent les morts et ceux-ci les vivants. »

Quelqu’un lui demandant ce qu’il y a de plus heureux pour l’homme, il répondit : « C’est de mourir au sein de la prospérité. »

Un de ses amis se plaignait à lui d’avoir perdu ses mémoires : « Il fallait, lui dit-il, les écrire dans ton âme et non sur le papier. »

Il disait que les envieux sont rongés par leur propre passion, comme le fer par la rouille ; que pour être immortel il faut vivre avec piété et justice ; que les États sont perdus lorsqu’on ne peut plus y discerner les méchants des bons.

S’entendant un jour louer par des gens pervers, il s’écria : « Je crains fort d’avoir fait quelque mauvaise action. »

« Une société de frères unis, disait-il, vaut mieux que toutes les murailles du monde. » « Il faut, disait-il encore, amasser des provisions qui surnagent avec nous au milieu du naufrage. »

On lui reprochait un jour de fréquenter des gens