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traire que de Zoroastre à l’expédition de Xerxès en Grèce il s’est écoulé six cents ans, et qu’après cette époque, plusieurs familles de mages, les Ostanes, les Astrampsyches, les Gobryes et les Patazes, se sont encore succédé jusqu’à la destruction de l’empire des Perses par Alexandre.

Mais ces auteurs se trompent lorsqu’ils attribuent aux barbares les travaux qui ont illustré la Grèce ; car c’est elle qui a produit non-seulement la philosophie mais même le genre humain. Athènes a donné le jour à Musée, Thèbes à Linus.

Musée était, dit-on, fils d’Eumolpe ; il a le premier composé une théogonie et un poëme sur la sphère. Il enseignait que tout vient d’un principe unique et y retourne. On dit qu’il mourut à Phalère et que sur son tombeau fut gravée cette épitaphe :

Le fils chéri d’Eumolpe repose ici dans les champs de Phalère.
Ce tombeau couvre la cendre de Musée.

C’est du père de Musée que les Eumolpides d’Athènes ont pris leur nom.

Quant à Linus, qu’on dit fils de Mercure et de la muse Uranie, il avait composé un poëme sur l’origine du monde, les révolutions du soleil et de la lune, la génération des animaux et des fruits ; ce poëme commençait ainsi :

Il fut un temps où tout était confondu.

Anaxagore, lui empruntant cette pensée, dit que « toutes choses étaient confondues à l’origine ; que l’intelligence survint et les mit en ordre. » Linus mourut, dit-on, en Eubée, percé par un trait d’Apollon. Voici son épitaphe :