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toujours prêt à rendre service sans aucune ostentation, et aimait à cacher la main qui obligeait. Ainsi, ayant un jour trouvé Ctésibius malade, et s’apercevant de son indigence, il glissa discrètement une bourse sous son chevet. Lorsque Ctésibius la trouva, il dit : « C’est là un tour d’Arcésilas. » Une autre fois il lui envoya mille drachmes. Ce fut aussi lui qui recommanda à Eumène Archias d’Arcadie, et lui fit obtenir de nombreuses faveurs. Libéral et désintéressé, il était le premier à faire les offrandes en argent dans les cérémonies publiques ; et quant aux matières d’or, il approchait plus que personne des offrandes d’Archecrate et de Callicrate. Il obligeait un grand nombre de personnes, et les aidait dans leur détresse. Quelqu’un à qui il avait prêté de la vaisselle d’argent pour recevoir ses amis, ne la lui ayant pas rendue, il ne la réclama pas, et ne lui rappela jamais sa dette. D’autres prétendent qu’il la lui avait prêtée à dessein, connaissant sa pauvreté, et que lorsqu’il la rapporta, il lui en fit présent. Il avait à Pitane des propriétés dont son frère Pylade lui envoyait le revenu, et outre cela il recevait de nombreuses largesses d’Eumène, fils de Philétère ; aussi est-ce le seul roi auquel il ait dédié des ouvrages. Beaucoup d’hommes illustres faisaient une cour assidue à Antigone, et accouraient à sa rencontre lorsqu’il venait à Athènes ; Arcésilas, au contraire, se tenait à l’écart, et ne voulut jamais lui faire aucune avance. Ami intime d’Hiéroclès, gouverneur de Munychia et du Pirée, il allait le voir tous les jours de fête, mais il résista toujours aux instances qu’il lui fit pour le décider à présenter ses hommages à Antigone ; quelquefois cependant il lui arriva d’aller jusqu’à la porte, mais il revenait aussitôt sur ses pas. Après la défaite navale d’Antigone, beaucoup de per-