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problèmes à résoudre que Diogène : impuissant à démêler le vrai au milieu des témoignages contradictoires, il reçoit de toute main, entasse sur un même fait quatre ou cinq versions différentes et abandonne à ses lecteurs le soin de couper le nœud qu’il ne sait pas délier. Cette absence de critique a du moins un avantage : elle laisse subsister la question tout entière au lieu de couper court par une solution hasardée aux recherches ultérieures.

Les autres défauts de l’ouvrage sont trop connus pour qu’il soit nécessaire d’y insister : on a mille fois signalé le défaut de proportion entre les diverses parties de son livre ; la crédulité avec laquelle il a accueilli les fables les plus ridicules. Les catalogues qui se trouvent à la suite des Vies d’Aristote, de Théophraste, de Zénon, de Chrysippe, etc., portent la trace d’une excessive négligence ; le même ouvrage y est indiqué à plusieurs reprises et sous deux ou trois titres différents ; un chapitre devient un livre ; chaque livre devient un ouvrage distinct ; il est évident que Diogène a compilé d’autres catalogues, et qu’il ne s’est pas donné la peine de les mettre d’accord. Les lettres qu’il attribue à Solon, à Périandre et à la plupart des sages, n’ont pas même le mérite de la vraisemblance. Pour tout dire, en un mot, Diogène n’a de valeur pour nous que quand il s’abrite derrière ses autorités et cite au lieu de juger. L’étendue et l’importance de quelques-unes de ces ci-