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légale, lorsqu’un vote a reçu force de loi ; — fin naturelle, le terme du jour, de l’année, des heures ; — fin dans les productions de l’art ; en architecture une maison ; dans les constructions navales un vaisseau ; — fin fortuite, un événement qui trompe toutes les prévisions. — Il faut donc distinguer quatre espèces de fins : fin légale, fin naturelle, fin dans les productions de l’art et dans les événements fortuits.

Platon admet aussi quatre espèces de puissance : l’une relative à l’âme, le pouvoir de raisonner, de concevoir ; l’autre propre au corps, le pouvoir de marcher, de donner, de prendre, etc. ; une troisième fondée sur le nombre des soldats, sur la richesse : c’est dans ce sens qu’on dit qu’un roi a une grande puissance ; enfin la puissance considérée comme faculté d’être agent ou patient, en bien ou en mal : ainsi nous sommes en puissance malades, savants, bien portants, et ainsi du reste.

Il y a trois espèces de bienveillance : la première est toute de civilité ; elle consiste à saluer tous ceux qu’on rencontre, à leur tendre la main avec politesse et urbanité ; la seconde consiste à secourir généreusement tous les malheureux ; la troisième à recevoir et traiter ses amis. Ainsi, bienveillance officieuse, bienveillance active et pratique envers les malheureux, bienveillance hospitalière, à l’égard de ses amis.

Le bonheur se compose de cinq éléments : la sagesse dans les desseins ; le bon état des sens et la santé du corps ; la réussite dans les entreprises ; une bonne réputation ; enfin la jouissance de tout ce qui est nécessaire aux besoins de la vie. La sagesse est le fruit de l’éducation et d’une longue expérience. Le bon état des sens dépend de l’organisation du corps ; c’est par exemple une vue perçante, une ouïe fine,