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Si l’homme n’est pas un animal, il est ou une pierre, ou un morceau de bois, mais il n’est ni une pierre, ni un morceau de bois, puisqu’il est animé et se meut lui-même ; il est donc un animal ; le chien et le bœuf sont aussi des animaux ; l’homme étant un animal, sera donc en même temps un chien et un bœuf. Platon employait cette forme d’induction, non pas pour exposer ses propres opinions, mais pour la lutte et le combat, pour la réfutation des doctrines opposées.

Quant à l’induction par conséquence, elle est de deux espèces : ou bien elle prouve une opinion particulière par une vérité également particulière, ou bien elle va du particulier au général. La première est l’induction oratoire, la seconde est l’induction dialectique. Ainsi, dans la première, on se demande si tel homme a commis un meurtre, et on le prouve en disant qu’au moment du meurtre il a été trouvé couvert de sang. C’est là une des applications de l’induction oratoire ; car la rhétorique a pour objet le particulier et non le général ; elle n’étudie pas la justice en elle-même, mais ses diverses applications. Quant à l’induction dialectique, elle prouve le général par le particulier. Ainsi, pour résoudre cette question : l’âme est-elle immortelle, et les morts peuvent-ils revenir à la vie ? Platon, dans le traité de l’Âme, commence par invoquer un principe général, à savoir que les contraires viennent des contraires ; et il prouve ce principe général lui-même par des exemples particuliers : Ainsi il dit que le sommeil naît de la veille, et réciproquement ; que du plus vient le moins, et du moins le plus, etc. C’est à cette espèce d’induction qu’il recourait pour établir ses propres doctrines.

Remarquons en passant que la philosophie a suivi la même marche que le drame : primitivement dans la