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ou non, dogmatique. On appelle dogmatique celui qui propose des dogmes, de même qu’on nomme législateur celui qui établit des lois ; mais le mot dogme se prend dans deux sens : il exprime, soit le principe dogmatique lui-même, soit l’adhésion de l’esprit ; en d’autres termes, on entend par là, d’une part, la simple proposition, de l’autre, la conception accompagnée d’assentiment. Or, Platon affirme certaines choses comme vraies, il en critique d’autres comme fausses, il s’abstient de prononcer sur ce qui lui semble douteux. Quatre personnages, dans ses dialogues, représentent ses propres idées ; Socrate, Timée, l’hôte athénien, et l’hôte d’Élée. Ces hôtes ne sont pas, comme on l’a supposé quelquefois, Platon et Parménide, mais bien des personnages imaginaires. Platon énonce donc véritablement des dogmes par la bouche de Socrate et de Timée ; il combat également l’erreur représentée par d’autres personnages, par exemple, Thrasymaque, Calliclès, Polus, Gorgias, Protagoras, Hippias, Euthydème et beaucoup d’autres.

Dans ses démonstrations, il a le plus souvent recours à l’induction, qui affecte chez lui une double forme. En effet, l’induction, espèce de raisonnement dans lequel d’une vérité on infère une vérité semblable, présente deux faces différentes que l’on désigne sous les noms d’induction par contrariété, et induction par conséquence. L’induction par contrariété est celle dans laquelle de la réponse, quelle qu’elle soit, on conclut le contraire du principe énoncé dans la demande ; exemple : Votre père est le même que le mien, ou il en diffère ; s’il n’a rien de commun avec le mien, il n’est pas père, puisqu’il n’y a rien de commun entre lui et un père ; s’il est le même que le mien, il s’ensuit qu’il est mon père. Autre exemple :