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où il avait enseigné pendant la plus grande partie de sa vie, et d’où l’école platonicienne a tiré son nom. Son testament était conçu en ces termes :

Platon dispose de ses biens ainsi qu’il suit : la terre d’Éphestia, bornée au nord par le chemin qui vient du temple de Céphisias, au sud par le temple d’Hercule, situé sur le territoire d’Éphestia, au levant par la propriété d’Archestratus de Phréarrhos, et au couchant par celle de Philippe de Chollis[1], ne pourra être ni vendue, ni aliénée ; elle appartiendra, si faire se peut[2], à mon fils Adimantus. Je lui donne également la terre des Érésides, que j’ai achetée de Callimachus, et qui est bornée au nord par Eurymédon de Myrrhina, et au couchant par le Céphise. De plus, je lui donne : trois mines d’argent, un vase d’argent du poids de cent soixante-cinq drachmes, une coupe d’argent qui en pèse soixante-cinq, un anneau et un pendant d’oreille d’or, pesant ensemble quatre drachmes, trois oboles. Euclide, le tailleur de pierres, me doit trois mines. J’affranchis Artémis ; quant à Tychon, Dicta, Apolloniadès et Denys, je les laisse à mon fils, à qui je lègue également tous les meubles et effets spécifiés dans l’inventaire qui est entre les mains de Démétrius. Je ne dois rien à personne. Les exécuteurs testamentaires seront Sosthène, Speusippe, Démétrius, Hégias, Eurymédon, Callimaque, Thrasippus.

Tel est son testament. On a gravé sur son tombeau plusieurs épitaphes ; la première est ainsi conçue :

Ici repose le divin Aristoclès, le premier des hommes pour la justice et la vertu. Si jamais mortel s’est illustré par sa sagesse, c’est lui ; l’envie même ne s’est point attachée à sa gloire.

En voici une autre :

Le corps de Platon, fils d’Ariston, repose ici dans le sein de la terre ; mais son âme bienheureuse habite le séjour des im-

  1. Ephestia, Cephisias, Phréarrhos, Chollis, dèmes de l’Attique.
  2. Nous dirions : s’il plaît à Dieu ; c’est-à-dire s’il ne lui arrive pas quelque malheur, s’il ne vient pas à mourir.