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Maintenant qu’Alexis n’est plus, prononcez seulement son nom, parlez de sa beauté et chacun se retourne. Mais pourquoi, mon âme, exciter en toi de vains regrets[1] qu’il faudra calmer ensuite ? Phèdre n’était pas moins beau et nous l’avons perdu.

On dit aussi qu’il avait obtenu les faveurs d’Archéanassa, à laquelle il a consacré ces vers :

La belle Archéanassa de Colophon est à moi. L’amour brûlant vient encore se reposer sur ses rides. Oh ! de quelle ardeur elle a dû vous embraser, vous qui avez goûté les prémices de sa jeunesse !

On lui attribue encore les vers suivants sur Agathon :

Quand je couvrais Agathon de baisers, mon âme était tout entière sur mes lèvres, prête à s’envoler.

Autres :

Je te donne cette pomme ; si tu es sensible à mon amour, reçois-la et donne-moi en retour ta virginité ; si tu me repousses, prends-la encore et vois combien la beauté est éphémère.

Autres :

Vois-moi, vois cette pomme que te jette un amant ; cède à ses vœux, ô Xantippe ; car tous deux nous nous flétrirons également.

On lui attribue encore cette épitaphe des Érétriens surpris dans une embuscade :

Nous sommes Érétriens, enfants de l’Eubée, et nous reposons près de Suse, bien loin, hélas ! du sol de la patrie.

Les vers suivants sont aussi de lui :

  1. Le texte dit : « Pourquoi montres-tu un os à des chiens, et tu les renverras ensuite. »