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était donc de six ans plus jeune qu’Isocrate, puisque celui-ci naquit sous l’archontat de Lysimachus et Platon sous celui d’Aminias, l’année même où mourut Périclès. Antiléon dit, dans le dernier livre des Temps, qu’il était du dème de Colyttus ; mais d’autres le font naître à Égine, dans la maison de Phidiadas fils de Thalès ; Phavorinus en particulier soutient cette opinion dans les Histoires diverses ; il dit que son père faisait partie de la colonie envoyée dans cette île, et qu’il revint à Athènes à l’époque où les Éginètes, aidés par les Lacédémoniens, chassèrent les anciens colons. Athénodore rapporte, au huitième livre des Promenades, que Platon donna à Athènes des jeux publics dont Dion fit les frais.

Il avait deux frères, Adimanthus et Glaucon, et une sœur nommée Potone, de laquelle naquit Speusippe. Il étudia les lettres sous Denys, qu’il cite dans les Rivaux, et la palestre sous Ariston d’Argos. Alexandre dit, dans les Successions, que ce fut Ariston qui lui donna le nom de Platon, à cause de sa robuste constitution, et qu’auparavant il s’appelait Aristoclès, du nom de son aïeul. D’autres prétendent qu’on l’avait surnommé ainsi à cause de l’ampleur de son style ; Néanthe voit là une allusion à la largeur de son front. Quelques auteurs, entre autres Dicéarque dans les Vies, ont également prétendu qu’il avait disputé le prix de la palestre aux jeux isthmiques. Il avait aussi, dit-on, cultivé la peinture et composé des ouvrages poétiques, d’abord des dithyrambes, puis des chants lyriques et des tragédies.

Timothée d’Athènes dit, dans les Vies, qu’il avait la voix grêle. On raconte encore à son sujet le fait suivant : Socrate vit en songe un jeune cygne couché sur ses genoux, à qui les ailes poussèrent tout à coup