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cusé auprès de Démétrius de vouloir livrer la ville à Ptolémée, il se justifia dans une lettre qui commence ainsi : « Ménédème au roi Démétrius, salut. J’apprends qu’on m’a accusé auprès de toi, etc…. » Le sens était que sous cette accusation il entrevoyait la main d’un certain Eschyle, l’un de ses adversaires politiques. Il paraît aussi, au dire d’Euphantus dans les Histoires, qu’il suivit avec beaucoup de dignité, auprès de Démétrius, une négociation relative à la ville d’Orope. Antigone aimait Ménédème et se proclamait son disciple. Aussi, lorsqu’il eut triomphé des barbares aux environs de Lysimachie, Ménédème fit rendre en sa faveur un décret simple et digne qui commençait ainsi :

Sur le rapport des généraux et du conseil :

Attendu que le roi Antigone est rentré dans ses États après avoir triomphé des barbares et qu’il gouverne avec sagesse… le peuple et le sénat ordonnent, etc.

Ce décret et son amitié bien connue pour Antigone, le firent soupçonner de vouloir lui livrer la ville. Accusé par Aristodème, il s’expatria et se retira à Orope, dans le temple d’Amphiaraüs ; mais bientôt, dit Hermippe, les vases d’or ayant disparu du temple, un décret des Béotiens l’en chassa. Accablé par ce nouveau coup, il rentra secrètement dans sa patrie, prit avec lui sa femme et ses filles, et se retira auprès d’Antigone, où il mourut. Héraclide donne une version toute différente. Il dit que pendant son administration il déjoua plusieurs fois les menées de ceux qui voulaient livrer la ville à Démétrius ; que par conséquent il n’a pas pu vouloir y introduire Antigone, et qu’il fut accusé à tort. Il ajoute qu’il se rendit auprès d’Antigone pour l’engager à affranchir sa patrie, et