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firent des panégyriques et des épitaphes pour Gryllus, la plupart par déférence pour son père. Hermippe dit, dans le traité sur Théophraste, qu’Isocrate lui-même avait composé un éloge de Gryllus.

Timon s’est moqué de Xénophon dans ces vers :

Deux ou trois discours sans vigueur, ou même un plus grand nombre,
Semblables aux écrits de Xénophon et aux froides harangues d’Eschine.

Telle est la vie de Xénophon. Il florissait la quatrième année de la cent quatrième olympiade, et prit part à l’expédition de Cyrus, sous l’archontat de Xénénète, un an avant la mort de Socrate. Il mourut, suivant Stésiclide d’Athènes dans la Liste des archontes et des vainqueurs à Olympie, la première année de la cent cinquième olympiade, sous l’archontat de Callidémide, l’année même où Philippe, fils d’Amyntas, monta sur le trône de Macédoine. Démétrius de Magnésie dit qu’il mourut à Corinthe dans un âge fort avancé. C’était un homme remarquable à tous égards : grand amateur de chevaux, passionné pour la chasse, habile tacticien, comme le prouvent ses ouvrages. Il était également pieux, sacrificateur zélé, versé dans la connaissance des choses saintes, scrupuleux imitateur de Socrate.

Il a laissé plus de quarante livres, que l’on classe de différentes manières : l’Expédition des dix mille, sans préface générale, mais avec des sommaires pour chaque livre ; la Cyropédie ; les Helléniques ; les Mémoires ; le Banquet ; l’Économique ; des traités sur l’Équitation, sur le Commandement de la cavalerie, sur la Chasse ; l’Apologie de Socrate ; un livre sur les Impôts ; Hiéron, ou de la Tyrannie ; Agésilas ; enfin, un traité