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EUDOXE.

croit, de mortifier Platon, qui n’avait pas d’abord voulu le recevoir. Il y en a qui disent qu’étant avec plusieurs autres à un repas que donnait celui-ci, il introduisit l’usage de se placer à table en demi-cercle. Nicomaque, fils d’Aristote, lui attribue d’avoir dit que la volupté est un bien.

Eudoxe fut extraordinairement estimé dans sa patrie, témoin le décret qu’on y fit à son honneur. La Grèce n’eut pas moins de respect pour lui, tant à cause des lois qu’il donna à ses concitoyens, comme le rapporte Hermippe dans son quatrième livre des sept Sages, que par rapport à ses excellents ouvrages sur l’astrologie, la géométrie, et d’autres sciences.

Ce philosophe eut trois filles, nommées Actis, Philtis et Delphis. Ératosthène, dans ses livres adressés à Bâton[1], dit qu’il écrivit aussi des dialogues cyniques. D’autres, au contraire, prétendent qu’ils furent l’ouvrage d’auteurs égyptiens, qui les composèrent en leur langue, et qu’Eudoxe les traduisit en grec. Il prit de Chrysippe de Gnide, fils d’Érinée, les notions des choses qui regardent les dieux, le monde et les météores. Quant à la médecine, Il fut dressé à cette science par Philistion de Sicile. Au reste, il a laissé de fort beaux commentaires.

Outre ses trois filles, Eudoxe eut un fils appelé Aristagore, qui éleva Chrysippe, fils d’Æthlius. Ce Chrysippe est auteur d’un traité de médecine sur les maladies des yeux, auquel il travailla par occasion, en faisant des recherches physiques.

Il y a eu trois Eudoxes : celui-ci ; un autre, Rhodien de naissance et historien ; un troisième de Sicile, fils d’Agathocle, poëte comique, trois fois vainqueur dans les fêtes de Bacchus qui se célébraient en ville, et cinq fois dans celles de la campagne, selon Appollodore dans ses Chroniques. Nous trouvons encore un médecin de même nom,

  1. D’autres traduisent Hécaton. Voyez Ménage.