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EMPÉDOCLE.

Ce Pythagore de Samos, ce fils de Cratéus, tout à la fois enfant et athlète, vint du berceau à Olympie se distinguer dans les combats du ceste.

Revenons à Pythagore le philosophe, dont voici une lettre :

PYTHAGORE À ANAXIMÈNE.

« Vous, qui êtes le plus estimable des hommes, si vous ne surpassiez Pythagore en noblesse et en gloire, vous eussiez certainement quitté Milet pour nous joindre. Vous en êtes détourné par l’éclat que vous tenez de vos ancêtres, et j’avoue que j’aurais le même éloignement si j’étais Anaximène. Je conçois d’ailleurs que si vous quittiez vos villes, vous les priveriez de leur plus beau lustre, et les exposeriez à l’invasion des Mèdes[1]. Il n’est pas toujours à propos de contempler les astres, il convient aussi que l’on dirige ses pensées et ses soins au bien de sa patrie. Moi-même, je ne m’occupe pas tant de mes raisonnements que je ne m’intéresse quelquefois aux guerres qui divisent les Italiotes. »

Après avoir fini ce qui regarde Pythagore, il nous reste à parler de ses plus célèbres sectateurs, et de ceux que l’on met communément dans ce nombre ; à quoi nous ajouterons la suite des plus savants hommes jusqu’à Épicure, comme nous nous le sommes proposé dans le plan de cet ouvrage. Nous avons déjà lait mention de Théanus et de Télauge, à présent nous entrerons en matière par Empédocle, qui, selon quelques uns, fut disciple de Pythagore.


EMPÉDOCLE.

Empédocle, d’Agrigente, fut fils de Méton et petit-fils d’Empédocle. C’est le sentiment d’Hippobote et celui de Timée, qui, dans le quinzième livre de ses Histoires, dépeint Empédocle, aïeul du poëte, comme un homme

  1. Voyez dans le livre second une lettre d’Anaximène à Pythagore.