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PYTHAGORE.

que que le pain est le commencement de toutes choses. Enfin le philosophe prétendait que la forme sphérique est la plus belle des corps solides, et que la figure circulaire l’emporte en beauté sur les figures planes ; que la vieillesse, et tout ce qui éprouve quelque diminution, ressortit à une loi commune ; qu’il en est de même de la jeunesse et de tout ce qui prend quelque accroissement ; que la santé est la persévérance de l’espèce dans le même état, au lieu que la maladie en est l’altération. Il recommandait de présenter du sel dans les repas, afin qu’on pensât à la justice, parceque le sel préserve de corruption, et que, par l’effervescence du soleil, il est formé des parties les plus pures de l’eau de la mer.

Voilà ce qu’Alexandre dit avoir lu dans les commentaires des philosophes pythagoriciens, et en quoi Aristote est d’accord avec lui.

Timon, qui censure Pythagore dans ses poésies bouffonnes, n’a pas épargné sa gravité et sa modestie.

Pythagore, dit-il, ayant renoncé à la magie, s’est mis à enseigner (les opinions pour surprendre les hommes par ses conversations graves et mystérieuses.

Xénophane relève ce qu’assurait Pythagore, qu’il avait existé auparavant sous une autre forme, lorsque, dans une élégie, il commence par ces paroles : « Je vais vous parler d’autres choses, je vais vous indiquer le chemin. » Voici comme en parle Xénophane :

On rapporte qu’en passant, il vit un jeune chien qu’on battait avec beaucoup de cruauté. Il en eut compassion, et dit : Arrêtez, ne frappez plus ! c’est l’ame infortunée d’un de mes amis ; je le reconnais à sa voix.

Cratinus lui lance aussi des traits, dans sa pièce intitulée la Pythagoricienne. Il l’apostrophe en ces termes dans celle qui a pour titre les Tarentins :

Ils ont coutume, lorsque quelqu’un sans étude vient parmi eux,