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ZÉNON.


soient dans un état plus mauvais qu’elles n’étaient, elles sont corruptibles. Or, cela a lieu par rapport au monde, car il est sujet à des excès de sécheresse et d’humidité. Voici comment ils expliquent la formation du monde. Après que la substance[1] eut été convertie de feu en eau par le moyen de l’air, la partie la plus grossière, s’étant arrêtée et fixée, forma la terre ; la moins grossière se changea en air, et la plus subtile produisit le feu ; de sorte que de leur mélange provinrent ensuite les plantes, les animaux et les autres genres. Ce qui regarde cette production du monde et sa corruption est traité par Zénon dans son livre de V Univers, par Chrysippe dans son premier livre de la Physique, par Posidonius dans son premier livre du Monde, par Cléanthe, et par Antipater dans son dixième livre sur le même sujet. Au reste, Panétius soutient que le monde est incorruptible. Sur ce que le monde est un animal doué de vie, de raison et d’intelligence ; on peut voir Chrysippe dans son premier livre de la Providence, Apollodore dans sa Physique, et Posidonius. Le monde est un animal au sens de substance, doué d’une âme sensible ; car ce qui est un animal est meilleur que ce qui ne l’est point : or, il n’y a rien de plus excellent que le monde ; donc le monde est un animal. Qu’il est doué d’une âme, c’est ce qui paraît par la nôtre, laquelle en est une portion détachée : Boëthus nie cependant que le monde soit animé. Quant à ce que le monde est unique, on peut consulter Zénon, qui l’affirme dans son livre de l’Univers ; Chrysippe, Apollodore dans sa Physique, et Posidonius dans le premier livre de son Système physique. Apollodore dit qu’on donne au monde le nom de tout, et que ce terme se prend aussi d’une autre manière pour désigner le monde avec le vide qui l’environne extérieurement. Il faut se souvenir que le monde est borné, mais que le vide est infini.

  1. La matière. Voyez ci-dessus.