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ZÉNON.


qu’on approuve renferment quelque chose d’estimable ; celles qu’on rejette n’ont rien dont on puisse faire cas. Par estimable, ils entendent d’abord ce qui contribue en quelque chose à une vie bien réglée ; en quel sens tout bien est estimable. On entend aussi par là un certain pouvoir ou usage mitoyen par lequel certaines choses peuvent contribuer à une vie conforme à la nature ; tel est l’usage que peuvent avoir pour cela les richesses et la santé. On appelle encore estime le prix auquel une chose est appréciée par un homme qui s’entend à en estimer la valeur ; comme, par exemple, lorsqu’on échange une mesure d’orge contre une mesure et demie de froment.

Les choses indifférentes et approuvables sont donc celles qui renferment quelque sujet d’estime ; tels sont, par rapport aux biens de l’âme, le génie, les arts, les progrès, et autres semblables ; tels, par rapport aux biens du corps, la vie, la santé, la force, la bonne disposition, l’usage de toutes les parties du corps, la beauté ; tels encore, par rapport aux biens extérieurs, la richesse, la réputation, la naissance, et autres pareils. Les choses indifférentes à rejeter sont, par rapport aux biens de l’âme, la stupidité, l’ignorance des arts, et autres semblables ; par rapport aux biens du corps, la mort, la maladie, les infirmités, une mauvaise constitution, le défaut de quelque membre, la difformité, et autres pareils ; par rapport aux biens extérieurs, la pauvreté, l’obscurité, la bassesse de condition, et autres semblables. Les choses indifférentes neutres sont celles qui n’ont rien qui doive les faire approuver ou rejeter. Parmi celles de ces choses qui sont approuvables, il y en a qui le sont par elles-mêmes, qui le sont par d’autres choses, et qui le sont en même temps par elles-mêmes et par d’autres. Celles ap-

    définition de Diogène à d’autres plus littérales, mais qui ne forment pas de sens en français.