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ZÉNON.


mêmes ; les habitudes sont leur recherche. Ce qui n’est ni des unes ni des autres va sous le nom d’actions vertueuses. Communément, il faut mettre parmi les biens mêlés une heureuse postérité et une bonne vieillesse ; mais la science est un bien simple. Les vertus sont un bien toujours présent ; mais il y en a qu’on n’a pas toujours, comme la joie, ou la promenade.

Les stoïciens caractérisent ainsi le bien : ils l’appellent avantageux, convenable, profitable, utile, commode, honnête, secourable, désirable, et juste. Il est avantageux, en ce que les choses qu’il nous procure nous sont favorables ; convenable, parcequ’il est composé de ce qu’il faut ; profitable, puisqu’il paie les soins qu’on prend pour l’acquérir, de manière que l’utilité qu’on en retire surpasse ce qu’on donne pour l’avoir ; utile, par les services que procure son usage ; commode, par la louable utilité qui en résulte ; honnête, parcequ’il est modéré dans son utilité ; secourable, parcequ’il est tel qu’il doit être pour qu’on en retire de l’aide ; désirable, parcequ’il mérite d’être choisi pour sa nature ; juste, parcequ’il s’accorde avec l’équité, et qu’il engage à vivre d’une manière sociable[1].

L’honnête, suivant ces philosophes, est le bien parfait ; c’est-à-dire celui qui a tous les nombres requis par la nature, ou qui est parfaitement mesuré. Ils distinguent quatre espèces dans l’honnêteté : la justice, la force, la bienséance, la science, et disent que ce sont là les parties qui entrent dans toutes les actions parfaitement honnêtes. Ils supposent aussi dans ce qui est honteux quatre espèces analogues à celles de l’honnêteté : l’injustice, la crainte, la grossièreté, la folie. Ils disent que l’honnête se prend dans un sens simple, en tant qu’il comprend les choses louables et ceux qui possèdent quelque bien qui

  1. Les stoïciens mettaient des nombres dans la vertu. Tout devoir est composé de certains nombres. Marc-Antonin, VI, § 26.