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HIPPARCHIE

ple. Depuis lors il devint son disciple et habile philosophe.

Hécaton, dans le premier livre de ses Chries, dit que Métrocle jeta au feu ses écrits, sous prétexte que c’étaient des fruits de rêveries de l’autre monde et de pures bagatelles. D’autres disent qu’il brûla les leçons de Théophraste, en prononçant ces paroles[1] : Approche, Vulcain ; Thétis a besoin de toi. Il disait qu’il y a des choses qui s’acquièrent par argent, comme une maison ; d’autres, par le temps et la diligence, comme l’instruction. IL disait aussi que les richesses sont nuisibles, à moins qu’on n’en fasse un bon usage. Il mourut dans un âge avancé, s’étant étouffé lui-même.

Il eut pour disciples Théombrote et Cléomène, dont le premier instruisit Démétrius d’Alexandrie. Cléomène eut pour auditeurs Timarque d’Alexandrie et Échècle d’Éphèse ; mais celui-ci fut principalement disciple de Théombrote, qui forma Ménédème, duquel nous parlerons ci-après. Ménippe de Sinope devint aussi un illustre disciple de Théombrote.


HIPPARCHIE.

Hipparchie, sœur de Métrocle, l’une et l’autre de Maronée, se laissa aussi éblouir par les discours du philosophe Cratès. Elle en aimait tant les propos et la vie, qu’aucun de ceux qui la recherchaient en mariage ne put la faire changer. Richesse, noblesse, beauté, rien ne la touchait ; Cratès lui tenait lieu de tout. Elle menaça même ses parents de se défaire elle-même, si on ne la mariait avec lui. Ils s’adressèrent à Cratès, qu’ils prièrent de la détourner de son dessein ; il fit tout ce qu’ils voulurent. Enfin, voyant qu’il ne pouvait rien gagner sur

  1. C’est un vers d’Homère.