Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/271

Cette page n’a pas encore été corrigée
255
DIOGÈNE.

Il y a des auteurs qui disent qu’en mourant il ordonna qu’on jetât son corps sans lui donner de sépulture, afin qu’il servît de pâture aux bêtes sauvages ; ou qu’on le mit dans une fosse, couvert d’un peu de poussière. D’autres disent qu’il voulut être jeté dans l’Élisson[1], pour être utile à ses frères, Démétrius, dans son livre intitulé Équivoques, dit qu’Alexandre mourut à Babylone le même jour que Diogène mourut à Corinthe[2]. Or il était déjà vieux dans la cent treizième olympiade.

On lui attribue les ouvrages suivants : des dialogues intitulés Céphalio, Ichthyas, le Geai, le Léopard, le Peuple d’Athènes, la République, l’Art de la Morale, des Richesses, de l’Amour, Théodore, Hypsias, Aristarque, de la Mort, des Lettres ; sept tragédies, qui sont : Hélène, Thyeste, Hercule, Achille, Médée, Chrysippe, Œdipe. Mais Sosicrate, dans le premier livre de la Succession, et Satyrus, dans le quatrième livre des Vies, assurent qu’il n’y a aucun de ces ouvrages qui soit de Diogène ; et le dernier des auteurs que je viens de citer donne les tragédies à Philiscus d’Égine, ami de Diogène. Sotion, dans son septième livre, dit que nous n’avons de Diogène que les ouvrages qui portent pour titre : De la Vertu, du Bien, de l’Amour, le Mendiant, le Courageux, le Léopard, Cassandre, Céphalio, Philiscus, Aristarque, Sisyphe, Ganymède. Il ajoute des Chries et des Lettres.

Il y a eu cinq Diogènes. Le premier était d’Apollonie, et fut physicien. Il commence ainsi son ouvrage : « Je crois que la première chose que doit faire un homme qui veut traiter quelque sujet, c’est de poser un principe incontestable. » Le second était de Sicyone ; il a écrit sur le Péloponnèse. Le troisième est le philosophe dont nous parlons. Le quatrième fut stoïcien ; il naquit à Séleucie, et fut appelé Babylonien, à cause du voisi-

  1. C’est le nom d’un fleuve. Pausanias, Voyage de Corinthe, chap. 12.
  2. Diogène passait l’hiver à Athènes et l’été à Corinthe, au rapport de Dion Chrysostome. Ménage.