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THÉOPHRASTE.

bre va à près de quatre cents, et dont on n’en révoque aucun en doute; car on met sous son nom plusieurs autres écrits, aussi bien que des sentences pleines d’esprits, qu’on sait par tradition.

Il y a eut huit Aristotes : le premier est celui dont nous venons de parler; le second administra la république d’Athènes; il y a de lui des harangues judiciaires fort élégantes; troisième a traité de l’Iliade d’Homère; le quatrième, qui était un orateur de Sicile, a écrit contre le panégyrique d’Isocrate; le cinquième, qui était parent d’Eschine, disciple de Socrate, porta le surnom de Mythus; le sixième, qui était Cyrénien, a écrit de l’art poétique; le septième était maître d’exercice : Aristoxène parle de lui dans la Vie de Platon; le huitième fut un grammairien peu célèbre, de qui on a un ouvrage sur le pléonasme.

Aristote de Stagira eut beaucoup de disciples; mais le plus célèbre fut Théophraste, de qui nous allons parler.




THÉOPHRASTE.

Théophraste d’Érèse fut fils de Mélante, qui, selon Athénodore, dans le huitième livre de ses Promenades, exerçait le métier de foulon. Il fit ses première études dans sa patrie, sous Leucippe, son concitoyen; ensuite, après avoir été disciple de Platon, il passe à l’école d’Aristote, et en prit la direction lorsque ce philosophe partit pour Chalcis, la cent quatorzième olympiade.

On dit, et Myronien d’Amastre le confirme dans le premier de ses Chapitres historiques semblables, qu’il avait un esclave nommé Pompylus, qui fut aussi philosophe. Théophraste faisait voir beaucoup de prudence et était fort studieux. Pamphila, dans le deuxième livre de ses Commentaires, dit que ce fut lui qui forma Ménandre le