Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE IV.

SPEUSIPPE.

Autant qu’il nous a été possible, nous avons dit de Platon tout ce que divers auteurs ont rédigé sur la vie et l’érudition de ce grand philosophe.

Speusippe, né d’Eurymédonte et de Potone à Myrrhina, un des bourgs du territoire d’Athènes, succéda à Platon, son oncle maternel, qu’il remplaça pendant huit ans, à compter depuis la cent huitième olympiade. Il mit les statues des Graces dans l’école que ce philosophe avait fondée. Speusippe suivit les dogmes de Platon, mais il n’en prit pas les mœurs, car il était colère et voluptueux. On dit que la colère lui fit une fois jeter un petit chien dans un puits, et que la volupté le fit aller en Macédoine, exprès pour assister aux noces de Cassandre. Lasthénie de Mantinée et Axiothée de Phlias passent pour avoir étudie sous ce philosophe ; de là vient que Denys lui dit, dans une lettre satyrique : « Nous pouvons apprendre la philosophie d’une femme d’Arcadie qui est votre écolière. Platon enseignait gratuitement, mais nous, nous rendez vos disciples tributaire ; vous recevez également et de ceux qui vous donnent de bon gré , et de ceux qui vous paient à contre-cœur. »

Diodore, dans le premier livre de ses Commentaires, dit : « Speusippe fut le premier qui examina ce que les sciences ont de commun les unes avec les autres ; il les réunit et en fit une enchaînure, du moins autant qu’il est possible. Cænéus lui donne le nom d’avoir mis au jour les choses mystérieuses qu’Isocrate débitait en secret ; et il