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PRÉLIMINAIRE.

leurs ouvrages, un recueil de leurs sentences, de leurs apophthegmes, et même de leurs bons mots. Mais ce n’est ici que la moitié de l’ouvrage, et encore la moins instructive. Le principal et l’essentiel, c’est de remonter à la source des principales pensées des hommes, d’examiner leur variété infinie, et en même temps le rapport imperceptible, les liaisons délicates qu’elles ont entre elles ; c’est de faire voir comment ces pensées ont pris naissance les unes après les autres, et souvent les unes des autres : or c’est à quoi n’a pas seulement songé notre auteur. Peut-être n’avait-il pas aussi assez de force dans l’esprit pour s’élever à ces vues philosophiques. Quoi qu’il en soit, il résulte toujours de son ouvrage cette vérité utile et importante, que les philosophes dont il trace le tableau ont pensé à se former le cœur en s’éclairant l’esprit, et qu’en étudiant ce qu’il y a de plus relevé dans la nature, ils ne se sont point dégradés par une conduite abjecte et honteuse.