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Comme autrefois, toujours, c'était bien aujourd'hui
Le beau front lumineux et chargé de pensées ;
Mais son éclat, vainqueur des ombres dispersées,
Brillait plus éloquent encore ; il se gonflait,
Flamboyant, agrandi sous le double reflet
D'un éternel bonheur et d'une paix conquise.
C'était, sous la lueur changeante qui l'irise,
La même chevelure aux anneaux blonds et bruns,
Libres et déroulés sans fin, dont quelques-uns,
Voluptueux flocons qu'un sein grec illumine,
Flottaient confusément aux bords de la poitrine.
Mais, plus souple auréole et plus suave encor,
S'épandait sur le cou leur opulent trésor.
Les yeux étaient toujours aussi pleins, aussi chastes,
Aussi profonds, l'un bleu comme les nuits néfastes
Sans lune, l'autre, noir comme l'encre, et tous deux
Limpides ; mais le large éclair qui sortait d'eux
N'était plus la clarté de l'orgueil ni du rêve ;
C'était l'ardent rayon de l'amour qui se lève ;
Et la lèvre, plus rouge encor, plus finement
Découpée aujourd'hui, comme pour le serment
Et pour l'aveu, s'ouvrait au baiser qui l'attire.
On entait à travers ce superbe sourire
La victoire éclater dans la soumission,
Comme aussi dans ces yeux, avec la passion,
Passer l'enivrement d'une beauté céleste.
Et comme refoulant derrière elle, d'un geste,
Et pour jamais, bien loin, les brumes d'autrefois,
Par un miracle d'art qui renverse les lois,