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Il a vu Samhisis paraître, et dans son âme
Il a senti l'éclair, et le flot d'un cinname
épanoui l'emplir de langueurs ; et l'espoir
A fait son pas moins sûr et son regard plus noir.
Il déplie à la hâte et sur son corps il jette
Ses vêtements portés hors de l'eau sur sa tête,
Et s'élance, tout plein d'une fièvre d'amour,
Vers le seuil fortuné qu'il revoit chaque jour.
« C'est gémir trop longtemps, pense-t-il, dans le doute ;
Tout entière, à la fin, j'ai vidé goutte à goutte
La coupe des poisons que m'offre cette enfant.
C'est assez supplier ; l'amour me le défend. »
Il entre. Souré-Ha, les paupières baissées,
Seule et triste, suivait le cours de ses pensées ;
Quand tout près retentit le bruit d'un pas si cher,
On eût pu voir pâlir et frissonner sa chair.
La nuit venait de près, et des ombres voraces
Couvraient les hauts plafonds, les murs et les terrasses.
Il était arrivé ; mais un pressentiment
Le retint sur le seuil, anxieux. Un moment,
Sans voix, il contempla cette vierge isolée,
Et qui pensait à lui, sous sa peine accablée.
Mais tout à Samhisis, l'absente, il ne lut pas
Le douloureux secret de si proches combats.
D'un seul mot il pouvait en ces yeux faire luire
Une flamme, en ces pleurs rayonner un sourire.
Mais il ne connaissait qu'un nom, et qu'un souci :