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X

- « Reste ! Cria le corps, reste près de ton frère !
- Faible et vil compagnon, je t'ai toujours haï.
- N'ai-je pas chaque jour à ton ordre obéi ?
- Tu mens, et ton désir était au mien contraire.
- Reste, je me soumets, prends pitié de ton frère !
- Meurs ! Tu me hais autant que, moi, je t'ai haï.
- Reste ! Je t'aimerai, ton départ m'épouvante.
- Mes remords sont tes fils, seule il m'en faut souffrir.
- Moi, j'ai souffert aussi par toi, sœur décevante.
- L'oubli gît dans la terre où tes os vont pourrir.


XI

- « Qui me consolera dans le vide où je sombre ?
- En moi qui versera le repos et la paix ?
- Oh ! Mourir ; ne plus voir le clair soleil jamais !
- Oh ! Revivre, et jamais ne s'endormir dans l'ombre !
- Le froid terrible règne en ce vide où je sombre !
- L'infini qui m'étreint ignore, hélas ! La paix !
- La mort rit et m'attend ! -un ange aussi m'appelle !
- Je maudis ton orgueil ! -et moi, ta lâcheté !
- Ah ! L'horreur du néant crispe ma chair mortelle !
- Et moi, pleine d'horreur, j'entre en l'éternité ! »