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 ensemble à Dieu leur clameur triomphale,
Étouffer dans les tours d'un rapide entonnoir
Le dernier des vivants qui fuyaient le déluge.
Mais je ne cherchais pas sur ce cap un refuge
Contre l'irrévocable arrêt du créateur ;
Non, je n'étais venu si haut, je le proclame,
Que pour mieux admirer, tranquille spectateur,
La rage débordante et sans fin de la lame,
Vers les œuvres de l'homme et l'éclat des cités
Plus large s'étalant sur leurs iniquités.
Tout embrasser, tout voir, telle était mon envie,
Avant de prévenir mon destin, d'un seul coup.
Dans son inepte essor je connaissais la vie ;
J'en avais écarté mes yeux lourds de dégoût.


IV

Lourds de dégoût, mes yeux promenaient sur la terre
Le terne désespoir du cercle parcouru.
Les hôtes de mon cœur avaient tous disparu,
Desséchés sur le seuil au souffle délétère
Qui corrompait partout les esprits hasardeux ;
Dans ses temples bondés le mal était hideux ;
Il restait la grandeur d'attendre sans prière.
Donc, sitôt que l'azur, le jour étant venu,
Comme un oeil refermant son immense paupière,