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« Léguant l’arrêt divin à leur postérité,
Tous ont gémi, les forts, les lâches, les victimes.
Nul n’a vécu plus pâle et plus épouvanté,

« Que ce puissant, par moi sorti des noirs abîmes
Pour être sur la terre, et plus qu’eux, revêtu
Du glacial frisson pris à toutes les cimes !

« le plus affreux supplice est l’extrême vertu.
Son grand sanglot déborde, et monte dans les âges
Vers celui qui toujours dans son ombre s’est tu.

« Ecoute ce qu’il dit, le sage entre les sages :
« Tout n’est que vanité, cendre, fumée ou vent !
« Et rien ne sert, travaux, fortune, apprentissages !

« Tout passe et meurt, le fou, l’inepte et le savant !
« Il n’est rien de nouveau ; tout vient par aventure !
« L’état d’un mort vaut mieux que l’état d’un vivant !

« Toutes sortes de maux rongent la créature,
« Et de tous la pensée est le pire tourment ;
« Et l’amour est amer plus que la sépulture ! »

« Voilà ton oeuvre ! Il est risible assurément
De te voir pour cela convoquer tes phalanges
A t’appeler Très-haut, Très-fort et Très-clément !