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ridicule. Pour te garantir de ce ton, de ces apparences, il faut les connaître ; or, ces auteurs en ont fait des peintures excellentes. Je suis moi, et je reste ce que je suis ; mais j’agis et je parle comme il convient. Je ne suis pas de ces gens qui méprisent les moralistes ; il y a beaucoup à profiter, surtout avec ceux qui ont mis la morale en action. Le vice ne blesse les hommes que par intervalle ; les caractères du vice les blessent du matin au soir. Peut-être vaudrait-il mieux être un insolent que d’en avoir la physionomie ; l’insolent de caractère n’insulte que de temps en temps, l’insolent de physionomie insulte toujours. Au reste, n’allez pas imaginer que je sois le seul lecteur de mon espèce ; je n’ai d’autre mérite ici que d’avoir fait par système, par justesse d’esprit, par une vue raisonnable et vraie, ce que la plupart des autres font par instinct. De là vient que leurs lectures ne les rendent pas meilleurs que moi, mais qu’ils restent ridicules en dépit d’eux ; au lieu que je ne le suis que quand je veux, et que je les laisse alors loin derrière moi ; car le même art qui m’apprend à me sauver du ridicule en certaines occasions, m’apprend aussi dans d’autres à l’attraper supérieurement. Je me rappelle