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Les funérailles du peuple de Loango se font assez singulierement ; ils placent le mort sur une espece de bucher, dans la posture d’un homme assis, le couvrent d’un habit d’herbes, allument du feu tout autour, & après avoir entierement desseché le cadavre, ils le portent en terre avec pompe.

Dans ce royaume, les fils du roi ne sont pas les héritiers de la couronne, ce sont ceux de sa sœur ou de l’aîné de ses sœurs. Il a tant de femmes & d’enfans, qu’il y auroit toûjours des guerres entre eux si la succession pouvoit les regarder. (D. J.)

Loango, (Géog.) capitale du royaume de ce nom ; le roi y réside avec sa cour & son serrail ; l’enclos de sa demeure ou de son palais, est d’une palissade de branches de palmiers, & forme un quarré d’une très-grande étendue ; on y trouve les maisons de ses femmes & de ses concubines ; on reconnoît les unes & les autres à des brasselets d’ivoire, & elles sont étroitement gardées. Les bâtimens des autres habitans sont sur le modele de celui du roi ; ils ne se touchent pas, & sont bordés & entourés de bananas, de palmiers, & de bankoves. Loango est environ à deux lieues de la côte de l’Océan éthiopique. Long. 29. 15. lat. mérid. 4. 30. (D. J.)

Loango, baie de, (Géog.) elle se reconnoît aisément par les hautes montagnes rouges qui sont du côté de la mer, car il n’y en a point d’autres semblables sur la côte. Cette baie passe pour être bonne ; cependant à son entrée, vers l’extrémité septentrionale, il se trouve un banc qui court depuis la pointe, près d’une demi lieue, le long de la côte. Voyez sur cette baie Van-den-Broeck, Voyage de la Comp. des Indes orient. tom. IV. p. 318. (D. J.)

LOANGO-MONGO, (Géog.) contrée d’Afrique dans la basse Ethiopie, contiguë à la province de Loangiri, ou Lovangiri. Cette contrée, dont on ignore les bornes orientales, est pleine de palmiers qui y produisent de l’huile en abondance. (D. J.)

LOBAW, (Géog.) Lobavia, petite place de la Prusse polonoise, qui donne son nom au canton circonvoisin. Lobaw est à 13 milles S. de Culm. Long. 37. 3. lat. 52. 38.

LOBE, ΛΟΒΟΣ, s. m. chez les Anatomistes, se dit de chacune des deux portions qui composent le poumon. Voyez Poumon.

Cette séparation en lobes sert à la dilatation du poumon, par leur moyen il reçoit une plus grande quantité d’air, d’où il arrive qu’il n’est pas trop pressé lorsque le dos est courbé. C’est pour cela que les animaux, qui sont toujours penchés vers la terre, ont le poumon composé de plus de lobes que l’homme ; & même leur foie est partagé en plusieurs lobes, au lieu que celui de l’homme est un corps continu. Voyez nos Planches d’Anatomie, & leur expl. Voyez aussi Foie.

Chacune des portions latérales du cerveau est distinguée en deux extrémités, une antérieure & une postérieure qu’on appelle lobes du cerveau, entre lesquels il y a inférieurement une grosse protubérance à laquelle on donne le même nom ; de sorte que chaque portion latérale a trois lobes, un antérieure, un moyen & un postérieur.

Les lobes antérieurs sont appuyés sur les parties de l’os frontal, qui contribue à la formation des orbites & des sinus frontaux, c’est-à-dire aux endroits qu’on appelle communément fosses antérieures de la base du crane. Les lobes postérieurs sont posés sur la tente du cervelet, & les lobes moyens logés dans les fosses latérales ou moyennes de la base du crane. Voyez Orbite, Frontal, &c.

La lobe antérieur & le lobe moyen sont séparés par un sillon très-profond & fort étroit qu’on appelle

fissure de Silvius ou simplement la grande fissure du cerveau. Voyez Cerveau.

Lobe se dit aussi du bout de l’oreille, qui est plus gras & plus charnu qu’aucune autre partie de l’oreille. Voyez Oreille.

Du Laurent dit que le mot de lobe dans ce dernier sens, vient du grec λωϐεύειν, couvrir de honte ou être confus, parce qu’on prétend que cette partie rougit dans les personnes qui ont de la honte.

Lobe s’emploie aussi en parlant des fruits & des grains.

C’est ainsi que la féve est composée de deux portions appellées lobes, qui sont enveloppées de la peau extérieure. Tous les autres grains, même les plus petits, sont partagés, ainsi que la féve, en deux lobes ou portions égales, comme le docteur Grew l’a fait voir dans son anatomie des plantes. Voyez Fruit.

Lobes d’une graine, (Jardinage.) : une graine semée se partage ordinairement en deux lobes qui composent son corps même, & qui reçoivent chacune à travers la membrane appellée secondine, un des filets de la graine, lequel se divise en deux filamens, dont l’un se distribue dans toute l’étendue du lobe, & l’autre s’en va dans la radicule & dans la plume. Ces lobes ensuite grossissent & sortent de la terre pour former les feuilles qui ne sont autre chose que les lobes même étendus, sortis de la terre & changés en feuilles.

LOBETUM, (Géog. anc.) ville de l’Espagne Tarragonoise, selon Ptolomée, liv. II. ch. vj, c’est présentement Albaracin. (D. J.)

LOBRÉGAT, le, (Géog.) nom commun à deux rivieres d’Espagne en Catalogne ; la premiere, en latin Rubricatus, tire sa source des montagnes, sur la frontiere de la Cerdagne, & se rend dans la Méditerranée, à deux lieues de Barcelone au couchant ; la seconde coule dans l’Ampurdan, & se jette dans le golfe de Lyon auprès de la ville de Roses : c’est le Clodianus des anciens. (D. J.)

LOBULE, lobellus, en Anatomie, est un petit lobe. Voyez Lobe.

Chaque lobe du poumon est divisé en plusieurs lobes plus petits, ou lobules, qui sont attachés de chaque côté aux plus grosses branches de la trachée artere. Chaque lobule est composé d’un grand nombre de petites vessicules rondes, qui toutes communiquent ensemble. C’est dans ces vessicules que l’air entre par la trachée-artere dans le tems de l’inspiration ; & il en sort dans le tems de l’expiration. Voyez nos Pl. d’Anat. &c. Voyez aussi Poumon, Trachée-artère, &c.

LOCAL, ALE, adj. problème local, en Mathématique, est un problème dont la construction se rapporte à un lieu géométrique. Voyez Lieu. Ce mot de problème local n’est plus guere en usage.

Le problème local est ou simple, lorsqu’il a pour lieu des lignes droites, c’est-à-dire lorsqu’il se résoud par l’intersection de deux droites ; ou plan, lorsqu’il peut se résoudre par les intersections de cercles & de droites ; ou solide, lorsqu’il ne peut se résoudre que par des intersections de sections coniques ou entre elles, ou avec des cercles ; ou bien enfin, il est sur-solide, ou plus que solide, lorsque sa solution demande la description d’une ligne d’un ordre plus élevé que le second. Chambers. (O)

Local, (Jurisprud.) se dit de ce qui concerne spécialement un lieu : on appelle coutume locale, celle qui est particuliere à une seule ville, à une seigneurie. Voyez Coutume.

On appelle le local, ce qui concerne la disposition des lieux. (A)

LOCARNO, (Géog.) en latin moderne Locarnum, les Allemands l’appellent Luggaris, ville com-