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gant de Lembourg, & un château. Elle appartient à la Russie ; les Catholiques y ont quatre églises ; cette ville florissoit dans le xj. siecle ; c’étoit la résidence du prince des Russes, la capitale de son état, siége d’un archevêque, & contenant alors plus de 400 églises. Elle est sur le Nieper, à 76 lieues N. E. de Kaminieck, 165 S. E. de Warsovie, 190 N. E. de Cracovie. Long. 55. 26. lat. 50. 12. (D. J.)

KIPSCHACK, ou KAPSCHAC, (Géog.) grand pays d’Europe & d’Asie, entre le Jaick & le Boristhene ; c’est la véritable patrie des Cosaques. Il abonde en grains, en bétail, & est sous la domination d’un kan, de plusieurs autres princes, & de la Russie. C’est de ce pays que sortirent autrefois les Huns, les Gétes, les Gépides, les Vandales, les Alains, les Suéves, & autres peuples, qui inonderent le monde, & détruisirent l’empire romain. Les trois plus belles rivieres du Kapschac sont le Volga, le Jaiek, & l’Irtisch : Serai est la ville capitale de ce vaste pays. Voyez Petit de la Croix dans son Histoire de Genghiz-can. (D. J.)

KIRCHBERG, (Géog.) petite contrée d’Allemagne, avec titre de comté en Souabe, près d’Ulm : elle appartient à la maison d’Autriche.

Il y a encore un bailliage de ce nom au bas-Palatinat, & une contrée en Suisse, qui est une des communautés du Tockenbourg inférieur. (D. J.)

KIRCHEHER, (Géog.) ville d’Asie dans la Natolie, entre Césarée & Angoura. Long. 36. 30. lat. 39. (D. J.)

KIRI, s. m. (Hist. nat. bot.) c’est un arbre du Japon, dont la fleur ressemble à celle de la digitale. Son bois léger & ferme, est employé à faire des coffres & des tablettes : ses feuilles sont fort grandes, cotoneuses, avec une oreillette de chaque côté. Ses fleurs, qui ressemblent à celles du mufle de veau, sont d’un bleu purpurin, blanchâtres en-dedans, d’une odeur douce, longues de deux pouces, à cinq levres crenelées, & d’une figure très-agréable. On tire de ses deux semences, qui sont à-peu près de la forme & de la grosseur d’une amande, une huile qui sert à divers usages ; c’est la feuille de cet arbre que les dairis du Japon ont choisi pour leurs armoiries. Elle est surmontée en chef dans leur écusson, de trois épis de fleurs.

KIRISMA TSUTSUSI, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbuste du Japon fort touffu & fort estimé ; sa fleur est de couleur écarlate ; il en est tellement couvert au mois de Mai, qu’il paroît tout en sang.

KIRKALDIE, (Géog.) ville d’Ecosse, dans la province de Fise, à 3 lieues N. d’Edimbourg, & 113 N. O. de Londres. Long. 14. 45. lat. 56. 20. (D. J.)

KIRKUBRIGHT, (Géog.) petite ville d’Ecosse, dans la province de Gallowai, à l’embouchure de la Deé, où l’on peut faire un très-bon havre, à 123 lieues S. O. de Londres. Long. 13. 18. lat. 55. 8. (D. J.)

KIRKWAL, (Géog.) petite ville d’Ecosse, capitale de l’île de Pomona ou Mainland, seule ville ou bourg des Orcades ; elle est remarquable par son église, & est agréablement située sur une baie, presque au milieu de l’île, à 21 milles N. d’Edimbourg, 200 de Londres. Long. 14. 58. lat. 58. 56. (D. J.)

KIRMEU, s. m. (Hist. nat.) oiseau qui se trouve sur les côtes de Spitzberg. il a le corps aussi petit qu’un moineau ; cependant comme il est fort garni de plumes, on le croiroit fort gros au premier coup d’œil ; sa queue est d’une longueur extraordinaire ; son bec est mince & pointu & d’un rouge très-vif, ainsi que ses pattes ; ses ongles sont noirs ; ses jambes qui sont fort courtes sont rouges ; le dessus de sa tête est noir ; le reste du corps est d’un gris argenté ; le ventre & le dessous des ailes sont très-blancs, le dessus a des

plumes noires. Toutes ces plumes sont fines comme des cheveux ; leurs œufs sont gris, tachetés de noir & de la grosseur de ceux des pigeons ; le jaune en est rouge, ils sont très-bons à manger.

KIRMONCHA, (Géog.) ville d’Asie dans la Perse ; elle est, selon Tavernier, à 63d. 45′. de long. & à 34d 39′. de latitude. (D. J.)

KIRO, s. m. (Hist. nat. bot.) c’est un-arbrisseau du Japon qui n’est point âcre, dont la feuille est grande, & ressemble à celle du lys ; sa racine est grosse & longue, charnue, fibreuse, un peu amere ; ses fruits sont rouges, de la grosseur & de la figure d’une petite olive, & d’un très mauvais goût : cet arbrisseau sert à garantir les murs des jardins.

KIRRIS, s. m. (Hist. mod.) espece de bâton ou de verge de fer ou de bois que les Hottentots portent sans cesse. Il a la longueur de trois piés & un pouce d’épaisseur ; il est sans pointe ; c’est une arme défensive, dont ils se servent avec beaucoup d’adresse pour parer les coups qu’on veut leur porter.

KIRTON, (Géog.) bourg d’Angleterre en Devonshire, sur la petite riviere de Credi ; il se nommoit anciennement Crediantum, d’où le nom moderne s’est formé par contraction. Je parle de ce lieu, parce qu’il est souvent mentionné dans l’ancienne histoire ecclésiastique d’Angleterre ; parce qu’il étoit le siége épiscopal de la province de Westsex, depuis transféré à Excester, & parce qu’alors il formoit une petite ville de la province. (D. J.)

KISLAR AGA, s. m. (Hist. mod.) chef des eunuques noirs, un des plus considérables officiers du serrail.

C’est le surintendant de l’appartement des sultanes, auxquelles il annonce les volontés du grand-seigneur. Il a sous ses ordres un grand nombre d’eunuques noirs destinés à la garde & au service des odaliques. Cet eunuque a un secrétaire qui tient registre de tous les revenus des jamis bâtis par les sultans, qui paye les appointemens des baltagis, des femmes employées au service du serrail, & de tous les officiers qui dépendent de lui. Le kislar-aga va de pair en autorité & en crédit avec le capigi bachi ou grand-maître du serrail. Les bachas qui ont besoin de sa faveur, ne font aucun présent au sultan, sans l’accompagner d’un autre pour le chef des eunuques noirs ; l’accès facile qu’il a auprès du grand-seigneur l’en rend quelquefois le favori & presque toûjours l’ennemi du grand-visir ; d’ailleurs, les sultanes qui ont besoin de lui le servent par leurs intrigues. Guer, mœurs des Turcs, tome II.

KISMICH, ou KISCH, (Géog.) île du golphe persique, d’environ 20 lieues de long, & deux de large ; elle est fertile & bien habitée, dit Thevenot : on pêche aux environs des perles, qu’on appelle perles de Bacharein. (D. J.)

KISTE, s. m. (Commerce.) mesure des liquides dont se servent les Arabes. Les auteurs ne sont pas d’accord sur sa continence ; les uns la font tenir un septier, d’autres une pinte ou bouteille, & quelques-uns seulement un poisson, moitié du demi-septier de France. Dictionn. de Commerce.

KITAI, s. m. (Comm.) sorte de damas qui se fabrique à la Chine. Les femmes des Ostiaques en font des voiles, dont elles se couvrent le visage par modestie. Les kitats sont apportés par les Tartares voisins de la grande muraille, & quelquefois par les Caravannes qui vont de Moscou à Pékin.

On appelle du même nom des toiles de coton de la Chine, les unes blanches, les autres rouges & d’autres couleurs.

KITCHE, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que les Turcs nomment le bonnet des janissaires, qui est élevé en pain de sucre, & terminé par le haut en forme d’une manche pendante.