Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette soustraction se fait parce que les années des Mahométans n’égalant pas, comme nous l’avons dit, celle des Chrétiens, il faut retrancher 1 an sur 33, 2 sur 66, 3 sur 99, 4 sur 132, &c.

Mais ceux qui voudront des calculs d’une sçavante chronologie, faits dans la derniere exactitude, doivent consulter les tables dressées par le P. Riccioli, dans sa chronolog. reform. Voyez aussi, sur la matiere que nous traitons, Scaliger, de emendat. tempor. Petau, de doctrinâ tempor. cap. l. & lib. VII. cap. xij. ou son ration. tempor. part. II. lib. IV. cap. xv. (D. J.)

HEGOW, (Géog.) petit pays d’Allemagne, situé entre le Danube, le Rhin, & le lac de Constance, dans la Souabe.

* HÉGUMENES, s. m. (Hist. ecclés.) archimandrites, abbés supérieurs de monasteres chez les Grecs ; ils ont un chef qu’on appelle l’exarque. On trouve dans le pontifical de l’église greque, la formule d’institution des hégumenes & de l’exarque.

HEIBACH, (Géog.) il y a deux villes de ce nom en Allemagne, elles sont toutes deux en Franconie, sur les bords du Mayn.

HEIDA, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans la province de Ditmarsen, au duché de Holstein.

HEIDELBERG, (Géog.) ville d’Allemagne, capitale du Bas Palatinat, avec une université fondée au quatorzieme siecle ; on ne sçait ni quand, ni par qui cette ville a été bâtie : on sçait seulement que ce n’étoit qu’un bourg en 1225. Le comte palatin Robert l’aggrandit en 1392. L’électeur Robert Maximilien de Baviere la prit, & en enleva la riche bibliotheque qu’il s’avisa de donner au pape. Le château des électeurs est auprès de la ville. Les François la saccagerent en 1688, malgré sa vaste tonne qui contient deux cents quatre foudres, & toutes les espérances qu’on avoit fondées sur sa prospérité. Il semble que cette ville ait été bâtie sous une malheureuse constellation, car elle fut ruinée dans un même siecle pour avoir été fidele à l’empereur, & pour lui avoir été contraire, toujours à plaindre de quelque maniere que les affaires ayent tourné.

Heidelberg est au pied d’une montagne, sur le Necker, à 5 lieues N. E. de Spire, 7 S. E. de Worms, 6 N. E. de Philisbourg, 16 S. de Francfort, 15 S. E. de Mayence, 140 N. O. de Vienne. Long. selon Harris, 27. 36. 15. lat. 49. 36.

Je connois trois savans natifs de Heidelberg, dont les noms sont illustres dans la république des Lettres, Alting, Béger & Junius.

Alting (Jacques) dont vous trouverez l’article dans Bayle, naquit en 1618, & devint professeur en Théologie à Groningue. Il mourut en 1679. Toutes ses œuvres ont été imprimées à Amsterdam en 1687, en 5 volumes in-fol. On y voit un théologien plein d’érudition rabbinique, & toujours attaché dans ses commentaires & dans ses sentimens, au simple texte de l’Ecriture. Il eut un ennemi fort dangereux & fort injuste dans Samuel Desmarets son collegue.

Béger (Laurent) naquit en 1653. Il étoit fils d’un tanneur ; mais il devint un des plus savans hommes du dix-septieme siecle dans la connoissance des médailles & des antiquités. Ses ouvrages en ce genre, tous curieux, forment 15 ou 16 volumes, soit in-fol. soit in-4°. Le P. Nicéron vous en donnera la liste ; le plus considérable est sa description du cabinet de l’électeur de Brandebourg, intitulée Thes. reg. elect. Brandeburgicus selectus, Colon. March. 1696. 3 vol. in-fol. Il avoit publié dans sa jeunesse une apologie de la polygamie, pour plaire à l’électeur palatin (Charles-Louis) dont il étoit bibliothécaire.

Junius (François) s’est fait un nom très-célebre par ses ouvrages pleins d’érudition. Il passa sa vie

en Angleterre, étudiant douze heures par jour, & demeura pendant trente ans avec le comte d’Arondel. Il mourut à Windsord, chez Isaac Vossius son neveu, en 1678, à 89 ans. Il avoit une telle passion pour les objets de son goût, qu’ayant appris qu’il y avoit en Frise quelques villages où l’ancienne langue des Saxons s’étoit conservée, il s’y rendit, & y resta deux ans. Il travailloit alors à un grand glossaire en cinq langues, pour découvrir l’origine des langues septentrionales dont il étoit amoureux : cet ouvrage unique en son genre, a été finalement publié à Oxford en 1745, par les soins du savant Anglois Edouard Lyc. On doit encore à Junius la paraphrase gothique des quatre évangélistes, corrigée sur les manuscrits, & enrichie des notes de Thomas Marshall. Son traité de pictura veterum, n’a pas besoin de mes éloges ; je dirai seulement que la bonne édition est de Roterdam, 1694, in-fol. Il a légué beaucoup de manuscrits à l’université d’Oxford. Grævius n’a point dédaigné d’être son biographe. (D. J.)

HEIDENHEIM, (Géog.) ville d’Allemagne en Suabe, sur la Brentz, dans le Bruntzthal, avec un château appartenant à la maison de Wirtemberg, à 5 milles d’Ulm, N. E. Long. 31. 54. lat. 48. 37. (D. J.)

HEIDUQUE ou HEIDUC, s. m. (terme de relation), nom d’un fantassin hongrois. Les Hongrois appellent leur cavalerie Hussarts, & leur infanterie heiduques. Quelques hongrois s’étant attachés à des seigneurs allemands, & leur habit ayant paru propre à parer le cortege des grands du pays, la mode est venue, sur-tout dans les cours d’Allemagne, d’avoir quelques heiduques à leur service, & marchant autour d’un carosse. Ils sont vêtus, chaussés, & armés du sabre à la hongroise, avec une sorte de bonnet qui les fait paroître encore plus grands qu’ils ne sont, & une moustache pour relever leur mine guerriere.

Quelques soldats hongrois, dans les malheurs de leur patrie, étant devenus ce que nous appellons parti-bleu dans nos troupes, se sont rendus redoutables aux voyageurs en Turquie ; Ricaut les appelle heidouts, & M. Dupuy a cru que c’étoit un nom particulier de fameux voleurs dans la Hongrie & dans les pays d’alentour ; mais heiduque, heiduc, heidout, n’est qu’un même nom diversement écrit, & qui change de signification selon les occasions où l’on s’en sert. Un heiduque dans une armée d’hongrois, est un fantassin ; dans l’équipage & à la suite d’un seigneur, c’est un domestique & une espece de valet-de-pied. Dans les bois, c’est un voleur de grand chemin, qui détrousse les passans. (D. J.)

HEILA. Voy. Heel.

HEILDESHEIM, (Geogr.) petite ville d’Allemamagne, dans le bas Palatinat, sur la riviere de Seltza.

HEILIGAU, (Géog.) petite ville de Livonie sur une riviere de même nom.

HEILIGE-LAND, ou L’ISLE-SAINTE, Insula sancta, (Geog.) isle de la mer d’Allemagne, entre l’embouchure de l’Eider & celle de l’Elbe. Elle appartient au duc de Holstein depuis 1713, & le roi de Dannemarck tenta inutilement de s’en rendre maître. Long 25. 54. lat. 50. 28. (D. J.)

HEILIGENBEIL, (Géogr.) ville de la Prusse brandebourgeoise, dans la province de Natangen.

HEILIGEN-CREUTZ, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans la basse Autriche, à deux lieues de Vienne.

HEILIGEN-HAVE, (Géogr.) port & petite ville d’Allemagne sur la mer Baltique en basse Saxe, dans la Wagrie, vis-à-vis de l’isle de Fémeren. Long. 28. 50. lat. 54. 30. (D. J.)

HEILIGENPEIL, (Géog.) petite ville de Prusse, dans la province de Natangen, entre Braunsberg &