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sont emboîtés les uns dans les autres d’une façon immobile, en forme de cheville ou de clou. Voyez Synarthrose, Articulation.

Les dents sont enchâssées dans les mâchoires par gomphose. Voyez Dent & Machoire. (L)

GOMRON, (Géog.) ville de Perse sur le golfe de Balsora, vis-à vis l’île d’Ormus, dans la province de Kirman. Voyez Ban-der-Abassi. (D. J.)

* GONARGUE, s. m. (Gnom.) espece de cadran solaire, pratiqué sur les surfaces différentes d’un corps anguleux, d’où il fut appellé gonargue.

* GOND, s. m. (Serrurerie.) morceau de fer plié en équerre, de la grosseur & de la largeur qui conviennent à l’usage. Il sert à soûtenir la porte suspendue ; & c’est sur ses gonds qu’elle tourne, s’ouvre & se ferme. Les parties du gond ont différentes formes ; celle qui entre dans la penture est ronde & se nomme le mamelon ; celle qui doit être fixée dans le bois ou dans le plâtre est quarrée, pointue par le bout si le gond est pour bois, fourchue si le gond est pour plâtre : dans ce dernier cas, il doit être scellé en plomb, & l’on pratique avec la tranche des hachures sur les quatre faces de la queue. Enfin on distingue dans le gond trois choses ; le bout du mamelon qu’on appelle la tête du gond ; la portion comprise depuis la tête jusqu’à la pointe, qu’on nomme le corps, & la pointe.

Il y a des gonds de différentes sortes. Le gond à clavette, auquel on perce une ouverture, à-travers laquelle on passe une clavette qui empêche qu’on ne puisse l’arracher. Le gond de fiche, ou la partie inférieure de la fiche, sur laquelle le gond est monté : la supérieure se nomme penture. Le gond à repos, celui où l’on voit à la tête un épaulement autour du mamelon ; on l’appelle gond à repos, parce que l’œil de la penture pose dessus : on l’employe aux portes pesantes ; alors on y ajuste & l’on y rive un mamelon. Tous ces gonds sont en bois & à plâtre. Le gond double à repos, celui où le mamelon excede la fiche ou l’œil de la penture, de l’épaisseur de la seconde branche du gond, à la tête de laquelle l’on a fait un œil, comme a celle sur laquelle le mamelon est fixe. Cette sorte de gond est pour les grandes portes cocheres.

Gonds et Rosettes du Gouvernail, (Mar.) Voyez ci-après Gouvernail.

GONDAR, (Géog.) les uns écrivent Gonder, d’autres Gumder, & d’autres Gondar ; grande ville d’Ethiopie, la résidence des empereurs des Abyssins, de même que du patriarche chef de la religion : mais n’allez pas entendre par ce mot de ville, une ville murée & solidement bâtie comme les nôtres ; ce n’est, à proprement parler, qu’un vaste camp, qui disparoîtra dès qu’il plaira au négus de choisir un autre lieu pour son domicile.

Le medecin Poncet qui fit le voyage d’Ethiopie en 1698, 1699, & en 1700, dit que l’étendue de Gondar est de trois à quatre lieues ; que l’empereur y a un palais magnifique, & qu’il se fait dans ce camp un très-grand commerce. L’or & le sel sont la monnoie qu’on y employe ; l’or y est en lingots, que l’on coupe jusqu’à une demi-dragme : on se sert de sel de roche pour la petite monnoie. On tire ce sel de la montagne Lafta, & il y est porté dans les magasins de l’empereur, où on le forme en tablettes & en demi-tablettes pour l’usage. (D. J.)

GONDOLE, s. f. (Marine.) « c’est une petite barque plate & longue, qui ne va qu’avec des rames. L’usage en est particulier sur les canaux de Venise. La figure & la legereté des gondoles, est tout-à-fait extraordinaire. Les moyennes ont trente-deux piés de long, & n’ont que quatre piés de large dans le milieu, finissant insensiblement par les deux bouts en une pointe très-aiguë, qui s’éleve toute droite

de la hauteur d’un homme. On met sur la proue un fer d’une grandeur extraordinaire ; il n’a pas un demi-travers de doigt d’épais, sur plus de quatre doigts de large, posé sur le tranchant ; mais la partie supérieure de ce fer plus applatie que le reste, avance un long & large cou en forme d’une grande hache de plus d’un pié de face ; de sorte que fendant l’air comme en menaçant, à cause du mouvement de la gondole, il semble qu’il va couper tout ce qui s’opposeroit » à son passage. Dictionn. de Mar. (Z)

Gondole, instrument de Chirurgie, petite soucoupe ovale, très-commode pour laver l’œil. Voyez Bassin oculaire. (Y)

GONDOLIERS, s. m. (Marine.) ce sont ceux qui menent les gondoles à Venise ; ils ne sont jamais que deux dans les gondoles, même dans celles des ambassadeurs, excepté lorsque les personnes de marque vont à la campagne ; alors ils se mettent quatre. Les gondoliers sont debout, & rament en poussant devant eux. Celui qui vogue devant, est dans l’espace qu’il y a depuis la partie couverte de la gondole jusqu’aux deux marches de l’entrée, appuyant sa rame du côté gauche, sur le tranchant d’une piece de bois plus haute d’un pié que le bord de la gondole, épaisse de deux doigts, & échancrée en rond pour y loger le manche de la rame. Le gondolier de derriere est élevé sur la poupe, afin de voir la proue par-dessus la couverture ; mais il ne se tient que sur un morceau de planche qui déborde de quatre doigts sur le côté gauche de la gondole, ne se tenant qu’au manche de sa longue rame, qui est appuyée au côté droit. (Z)

GONDRECOURT, Gundulphi curia, (Géogr.) petite ville de Lorraine au duché de Bar, sur la riviere d’Ornain, à 8 lieues S. de Saint-Mihel, 7 de Bar-le-Duc. Long. 23. 12. lat. 48. 30. (D. J.)

GONESSE, Gonessa, Gonessia, (Géog.) bourg de France, à trois lieues de Paris, au milieu d’un terroir de sept milles arpens de terres labourables, & très-fertile en blé. Ce bourg est bien ancien ; car il en est parlé dans un concile tenu à Soissons en 853. Il y a deux paroisses, & un hôpital fondé l’an 1210 par Pierre seigneur du Tillet. Long. 20. 6. 41. lat. 48. 59. 15.

Philippe II. roi de France, communément surnommé Auguste à cause de ses conquétes, naquit à Gonesse le 22 Août 1165 ; il fut surnommé le Conquérant, & ab aliquibus Augustus, vir fortunatissimus, qui regnum Francorum feré duplò ampliavit ; hic in omnibus actibus felix, ecclesiarum & religiosarum personarum amator & fautor, & specialiter ecclesiarum sancti Dionisii, & sancti Victoris Parisiensis. Obiie anno 1223. Ann. de S. Victor. (D. J.)

GONFALON ou GONFANON, s. m. (Hist. mod.) grande banniere découpée par le bas en plusieurs pieces pendantes, dont chacune se nomme fanon de l’allemand fanen, ou du latin pannus, qui tous deux signifient un drap, une piece d’étoffe dont étoient composés ces anciens étendards. On donnoit principalement ce nom aux bannieres des églises qu’on arboroit, afin de lever des troupes & de convoquer les vassaux pour la défense des églises & des biens ecclésiastiques. Les couleurs en étoient différentes, selon la qualité du saint ou patron de l’église, rouge pour un martyr, verte pour un évêque, &c. En France elles étoient portées par les avoüés ou défenseurs des abbayes ; ailleurs par des seigneurs distingués, qu’on nommoit gonfaloniers. Dans certains états l’étendard de la couronne, du royaume, ou de la république, étoit aussi appellé gonfanon. Aux assises du royaume de Jérusalem, liv. II. ch. x. il est parlé de la maniere que le connétable & le maréchal devoient chacun à leur tour porter le gonfanon devant le roi, lorsqu’il paroissoit à cheval dans les jours de cérémonie. Voyez Enseigne. (G)