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cette premiere division a disparu dans beaucoup d’endroits, quoique dans le fond elle ait été conservée sous d’autres noms, comme de duché, de comté, &c. Voyez Fief, (Droit politiq.) (D. J.)

* GAVASSINES, s. f. pl. partie du métier d’étoffe de soie. La gavassine est une ficelle de moyenne grosseur, d’une aune de long, à laquelle on fait une boucle dans le milieu, pour le passage d’une corde de bonne grosseur, qu’on appelle gavassiniere. La gavassine a deux bouts, entre lesquels on place une petite corde qui fait partie de la gavassiniere, & qui sert à faciliter la tireuse dans le choix du lac.

* GAVASSINIERE, s. f. partie du métier d’étoffe de soie ; c’est ainsi qu’on appelle l’assemblage d’une grosse corde & d’une petite qui descendent à côté du semple, auxquelles on enfile les gavassines. La gavassiniere est attachée à l’arbaleste.

GAUCHE, adj. en Anatomie, se dit de toutes les parties situées à la gauche du plan qu’on peut imaginer diviser le corps de devant en-arriere & de haut en-bas, en deux parties égales & symmétriques. (L)

Gauche, (Coupe des pierres.) il se dit de toute surface qui n’a pas quatre angles dans un même plan ; ensorte qu’étant regardée en profil, les côtés opposés se croisent. Telle est une portion de la surface d’une vis & de la plûpart des arriere-voussures. Ce terme est de tous les Arts, tant de Maçonnerie que de Charpenterie & Menuiserie ; d’où l’on a fait gauchir.

* GAUCHIR, v. n. (Menuiserie.) il se dit des faces ou paremens de quelque piece de bois ou ouvrage, lorsque toutes les parties n’en sont pas dans un même plan ; ce qui se connoît en présentant une regle d’angle en angle : si l’angle ne touche point par-tout en la promenant sur la face de l’ouvrage, l’on dit que cette face a gauchi. Une porte est gauche ou voilée, si quand on la présente dans ses feuillures qui sont bien d’à-plomb, elle ne porte point par-tout également.

GAUDAGE, s. m. (Teint.) Voyez l’article suivant Gaude.

GAUDE, s. f. luteola, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur polypélate & anomale, car elle est composée de plusieurs pétales différens les uns des autres ; il sort du calice un pistil qui devient un fruit presque rond, creux & rempli de semences arrondies. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La gaude ou la luteola salicis folio des Botanistes, Bauh. Tournef. Boerh. &c. est le reseda foliis simplicibus lanceolatis integris, de Linnæus, hort cliff. 212.

Sa racine est ordinairement grosse comme le petit doigt, quelquefois de la grosseur du pouce, simple, ligneuse, blanche, garnie d’un très-petit nombre de fibres, d’un goût âcre, approchant du cresson ; elle pousse des feuilles oblongues, étroites, lisses, entieres & sans crénelures, quelquefois un peu frisées ; il s’éleve d’entr’elles des tiges à la hauteur de trois piés, rondes, dures, lisses, verdâtres, rameuses, revêtues de feuilles plus petites que celles d’en-bas, & garnies le long de leurs sommités de petites fleurs composées chacune de trois pétales inégaux, d’une belle couleur jaune verdâtre. Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des capsules presque rondes, terminées par trois pointes, renfermant plusieurs semences menues, arrondies, noirâtres.

Lacuna, Gesner, Honorius Bellus & Dale, se sont persuadés que la gaude est le strathium des anciens ; mais vraissemblablement nous ignorerons toûjours ce que c’étoit que leur strathium dont ils ont tant parlé, & qu’ils n’ont point décrit. Voyez Strathium.

La gaude fleurit en Mai, & sa graine mûrit en Juin & en Juillet. Cette plante croît d’elle-même dans

presque toutes les provinces du royaume, à cinq ou six lieues de Paris, & particulierement à Pontoise : il paroît qu’elle aime les lieux incultes, le long des chemins, les bords des champs, les murailles & les décombres ; mais la gaude qu’on cultive est bien meilleure que celle qui vient naturellement, & on y donne beaucoup de soin à cause de son utilité pour la teinture, car on n’en fait point d’usage en Medecine.

On la seme claire au mois de Mars ou de Septembre, dans des terres legeres & bien labourées, & elle se trouve mûre au mois de Mai ou de Juillet ; il faut seulement la sarcler quand elle leve. Dans les pays chauds, comme en Languedoc, elle est souvent assez seche lorsqu’on la recueille ; mais dans les pays tempérés, comme en Normandie, en Picardie & en plusieurs autres lieux, il est essentiel de la faire sécher exactement. Il faut encore observer de ne la point couper qu’elle ne soit mûre, & d’empêcher qu’elle ne se mouille quand elle est cueillie. En la cueillant, il faut la couper à fleur de terre.

Les Teinturiers regardent la gaude la plus menue & la plus roussette comme la meilleure ; ils la font bouillir avec de l’alun, pour teindre les laines & les étoffes en couleur jaune & en couleur verte ; savoir les blanches en jaune, & en verd les étoffes qui ont été préalablement mises au bleu. Suivant les réglemens de France, les céladons, verd de pomme, verd de mer, verd naissant & verd gai, doivent être alunés, ensuite gaudés avec gaude ou sarrelle, & puis passés sur la cuve d’inde. (D. J.)

GAUDENS, (Saint-) fanum Sancti-Gaudentii, (Géog.) petite ville de France, capitale du Nébousan. Les états du pays s’y tiennent. C’est la patrie de S. Rémond, fondateur de l’ordre de Calatrava, en Espagne. Elle est sur la Garonne, à deux lieues N. de Saint-Bertrand. Longit. 18d. 36′. latit. 43d. 8′. (D. J.)

GAUDRON, s. m. en termes de Metteur-en-œuvre, d’Orfevre, de Serrurier, &c. est une espece de rayon droit ou tournant, fait à l’échoppe sur le fond d’une bague ou d’un cachet qui part du centre de ce fond & se termine à la sous-batte. Il y en a de creux & de relevés.

GAUDRONNER, en termes d’Epinglier, c’est l’action de tourner les têtes sur le moule à l’aide du roüet, qui fait tourner la broche & le moule, & de la porte qui conduit le fil le long de ce moule. Voyez les articles Moule, Tête. Voyez aussi les Planches de l’Epinglier, & leur explication, qui représentent la premiere la tête du roüet AE ; D les deux potenceaux, entre lesquels est la bobine traversée, comme les deux potenceaux, par la broche. La corde sans fin du roüet passe autour de cette bobine. F est la partie représentée séparément, fig. 10. n°. 2. I une poignée de bois ; K la porte ; M une pointe qui retient le moule GI sur la poignée L. GH l’extrémité antérieure de la broche, sur laquelle est lié le moule GI, autour duquel s’entortille le fil dont les têtes doivent être formées. Ce fil passe par la porte K, pour aller sur le tourniquet dont il vient s’entortiller sur le moule GI. On éloigne la poignée L de la broche G, à mesure que l’ouvrage s’avance.

GAVE, (le) Géog. ce nom est commun à plusieurs rivieres de Béarn, qui toutes ont leurs sources dans les Pyrénées, aux confins de l’Arragon : telles que sont le Gave d’Aspe, le Gave d’Ossan, le Gave d’Oléron, le Gave de Pau. La rapidité de ces Gaves est cause qu’ils ne portent point de bateaux ; mais ils sont très-poissonneux. (D. J.)

GAVETTE, s. f. (Tireur-d’or.) c’est le nom qu’on donne au lingot d’or, après qu’il a déjà reçû quel-