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res pour la sûreté & la conservation des états, les garnisons le sont également, & elles doivent être proportionnées à la grandeur des places & au nombre des ouvrages de leur fortification ; car ce ne sont point les murailles qui défendent les villes, mais les hommes qui sont dedans. Voyez Forteresse. (Q)

GARNISSEUR, s. m. (Art méch.) on appelloit Selliers-Garnisseurs ceux qui étoffoient, garnissoient & montoient les corps des carrosses, coches, &c. par opposition aux Lormiers-Eperoniers qu’on appelloit ouvriers de forge, parce que ceux-ci forgeoient les ouvrages de leur métier ; ces deux communautés n’en faisoient qu’une autrefois, mais elles ont été séparées vers le milieu du dix-septieme siecle.

GARNITURE DE COMBLE, s. f. en Architecture, s’entend non-seulement des lattes, tuiles ou ardoises, mais aussi du plomb, comme enfaîtement, amortissement, &c. qui servent à garnir un comble. (P)

GARNITURE D’UN VAISSEAU, d’un mat, (Marine) c’est l’assemblage de toutes les pieces & manœuvres nécessaires pour mettre le vaisseau ou le mât en état de servir. (Z)

Garniture, (Artificier) se dit des petits artifices dont on remplit les pots des fusées volantes, les pots à feu, à aigrettes, & les balons.

Garniture, en terme de Bijoutier, est une tabatiere dont l’encadrement seulement est d’or : il y en a de deux sortes. La premiere se nomme cage : les moulures, fermetures, charnieres & revétissement des coins sont d’or ; & les dessus, dessous & bastes sont de cailloux, nacres, écailles, émaux, porcelaines, lacqs, ou autres choses qui ne sont point d’or ; cette sorte de tabatiere forme le tableau encadré sur ses six parties. Voyez Cage. La seconde se nomme simplement garniture ou garniture à cuvette, parce que ce n’est qu’une fermeture garnie de sa charniere, surmontée d’une moulure, & qui encadre deux morceaux de cailloux, porcelaines ou émaux dont le dessous est taillé en cuvette ; quand ces sortes de cuvettes ne sont pas assez hautes pour former une tabatiere de hauteur raisonnable, on soude à la fermeture une demi-boîte d’or, au bas de laquelle est attachée la sertissure qui doit encadrer la cuvette ; dans le cas où ces cuvettes sont de hauteur desirée, la sertissure se trouve attachée au bas de la fermeture.

Garniture, en terme de Bottier, s’entend d’une piece de cuir ajoûtée sur le devant de la tige, pour préserver le corps de la botte du dommage que le frottement continuel de l’étrier pourroit y faire ; il y en a à oreilles, rondes, quarrées, &c. Voyez ces mots à leurs articles. Les garnitures à oreilles, en terme de Bottier, c’est une garniture dont les deux extrémités plus longues que dans les garnitures, sont arrondies, & représentent assez bien l’oreille d’un chien.

Garniture ou Fourniture, (Cuisine.) mot dont on se sert communément pour exprimer les assortimens nécessaires à plusieurs choses pour s’en servir, ou pour les orner. Voyez Appareil.

La garniture d’un service de viande ou de mets consiste en un certain nombre de choses qui l’accompagnent, ou comme parties, ou comme ingrédiens ; en ce sens les marinades, les mousserons, les huîtres, sont des garnitures : quelquefois la garniture est un ornement ou un accompagnement ; comme quand on met autour d’un service, des feuilles, des fleurs, des racines, pour recréer ou pour amuser les yeux.

On se sert aussi du mot fourniture pour signifier les fines herbes, les fruits, &c. que l’on met autour d’une salade, comme citron, pistaches, grenades, jaunes d’œufs durs, culs d’artichaux, capres, truffes, ris de veau, &c.

Garniture d’Épée, terme de Fourbisseur, c’est la garde, le pommeau, la branche & la poignée. Voyez Épée.

Garniture de Diamans, de Rubis, d’Émeraudes, &c. (Lapidaire) c’est chez les Jouailliers certains assortimens de quelques-unes de ces pierreries en particulier, ou de toutes ensemble, dont les hommes garnissent leurs just-au-corps, & les femmes leurs robes & leurs têtes. Les garnitures de pierreries pour les habits des hommes ne consistent ordinairement qu’en boutons de just-au-corps, en boucles de chapeaux, de manchons & de souliers, & en poignées de cannes & d’épées ; celles des habits des femmes dépendent de la mode & du goût qui regne.

Garniture de Robe, terme de Marchand de Modes. L’on a commencé à garnir les robes il y a environ quatorze ou quinze ans, avec de la même étoffe qui étoit coupée & taillée par bandes plus étroites par en-haut que par en-bas ; cette garniture étoit posée & cousue sur le collet, & descendoit sur le parement de la robe jusqu’à la ceinture : pour la poser, on la fronce par le milieu en la plissant avec du fil ; cette façon de garnir les robes s’appelle bavaroise.

Depuis l’on a garni les robes en plein, c’est-à dire tout-du-long & dessus les bottes ; ensuite l’on a ajoûté plusieurs nœuds de ruban qui se posent sur les bottes, dans les festons de la garniture ; &c. l’on a encore découpé tout-autour cette garniture ; & l’on en a posé sur toutes les coutures des côtés de la robe.

L’on garnit aussi les jupons d’un grand morceau de même étoffe découpé & posé en feston tout autour & au bas du jupon : l’on y ajoûte ensuite plusieurs falbalas qui se posent par rang & au-dessus les uns des autres ; mais ils ne garnissent que le devant : entre ces falbalas, l’on y pose des nœuds de même étoffe & de ruban, des pompons, des franges, des clinquans, &c.

Autrefois au lieu de ces falbalas, l’on mettoit au bas des jupons de longues franges de soie de la même couleur ; ensuite l’on en a mis par rang, comme les falbalas d’aujourd’hui.

L’on garnit les robes avec des blondes, des réseaux d’or, d’argent, des gazes, des sourcils d’hanneton, des rubans, des pompons, des dentelles de la même étoffe découpée, & quelquefois de la mousseline.

Il y a environ trente-cinq ou quarante ans que l’on garnissoit les robes avec des gances & des boutons, des guipures, &c.

* Garniture, (Serrurerie.) on comprend sous ce mot les roüet, rateau, pertuis, planches, bouterolles, & en un mot toutes les pieces qui dans une serrure empêchent les différentes clés de pouvoir l’ouvrir, & la rendent propre à la seule clé qu’on lui 2 faite.

Garniture de Chambre, (Tapissier.) les maîtres Tapissiers & les Frippiers appellent ainsi ce qui meuble une chambre ordinaire, comme la tapisserie, le lit, les chaises, & la table : garniture se dit aussi parmi eux de ce qui compose un lit, comme le matelas, le lit de plume, le traversin, la couverture, la paillasse, & les rideaux. Quelquefois encore par le mot de garniture de lit, on n’entend que les rideaux, pentes, soubassemens, bonnes graces, & courte-pointes, aussi-bien que les doublures de toutes ces pieces.

GAROCHOIR, ou CORDE DE MAIN TORSE, (Corderie.) ce cordage differe des autres, en ce qu’on en tord les torons dans le même sens que les fils.

GARONNE, (la-) Garumna, Varumna, (Géog.) grande riviere qui prend sa source aux Pyrénées dans le Cousérans, près de la Catalogne ; elle baigne une partie de la Gascogne, du haut Languedoc, & toute la Guienne ; elle se jette enfin dans la mer au-