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Brunswic, à 6 lieues de Goslar, remarquable par son abbaye de filles nobles, fondée l’an 852. Cette ville est aujourd’hui protestante sous la protection du duc de Brunswic-Wolfenbutel. Long. 28. 10. lat. 51. 50. (D. J.)

GANERBINAT, (Hist. mod. Jurisprud.) en allemand gan-erbschafft. C’est ainsi qu’on nomme dans l’empire d’Allemagne une convention faite entre des familles nobles & illustres, sous de certaines clauses & avec l’approbation du suserain, pour se défendre mutuellement contre les invasions & les brigandages qui ont eu lieu pendant fort long-tems en Allemagne, & qui étoient des conséquences funestes du gouvernement féodal. On y stipuloit aussi que lorsqu’une famille viendroit à s’éteindre, sa succession tomberoit aux descendans de celle avec qui le pacte de ganerbinat avoit été fait. Ces conventions s’appellent aussi pactes de confraternité. (—)

GANESBOROUGH, (Géog.) ville à marche d’Angleterre en Lincoln-Shire sur le Frent, à quatre lieues N. O. de Lincoln, 38 N. E. de Londres. Long. 16. 45. latit. 53. 20.

Patrick (Simon) naquit dans cette ville en 1626, & mourut évêque d’Ely en 1707. On a de lui un grand nombre d’ouvrages écrits en anglois, tous pleins d’érudition ; tels sont en particulier ses commentaires sur le Pentateuque, & sur d’autres livres de l’Ecriture sainte. (D. J.)

GANFO, (Géogr.) ville de la Chine dans la province de Kiangsi, au département de Kiegan, neuvieme métropole de cette province. Elle est de 3d 10′. plus occidentale que Pekin, & sa latitude est de 27d 55′. (D. J.)

GANGE, (le) Géogr. la plus célebre riviere de l’Asie ; elle prend sa source dans les montagnes du Caucase, aux confins des états du Mogol, traverse du septentrion au midi toute l’Inde qu’elle divise en Inde en-deçà & Inde en-delà du Gange ; & après avoir reçu plusieurs rivieres, elle se décharge dans le golfe de Bengale par plusieurs embouchures.

Seleucus Nicanor est le premier qui ait pénétré jusqu’au Gange, & qui ait découvert le golfe de Bengale où se jette ce fleuve. Selon M. de Lisle, la source du Gange est vers le 96d. de longit. & le 35d 45′. de latit. & son embouchure occidentale vers le 106. de long. & le 21d 15′. de lat. son embouchure orientale est vers le 108d 25′. & par le 22. de latit. Son cours, selon le calcul de Varenius, est de 3000 milles d’Allemagne.

Ses eaux sont très-belles, & fournissent de l’or & des pierres précieuses ; les Indiens prétendent même qu’elles ont une vertu sanctifiante, & que ceux qui meurent sur ses bords doivent habiter, après leur décès, une région pleine de délices. Delà vient qu’ils envoyent des lieux les plus reculés des urnes pleines de cendres de leurs morts, pour les jetter dans le Gange. Qu’importe qu’on vive bien ou mal, on fera jetter ses cendres dans le Gange, & l’on joüira d’un bonheur infini. « Toute religion qui justifie par de telles pratiques, perd inutilement le plus grand ressort qui soit parmi les hommes ». Réflexion bien importante de l’auteur de l’esprit des lois. (D. J.)

GANGEA, (Géogr.) une des meilleures villes de Perse, dans la Géorgie, capitale de la province de même nom. Les basards ou marchés y sont magnifiques, & les maisons entre-coupées de bocages délicieux. Gangea est dans une grande plaine agréable & fertile, à 66 lieues d’Erivan, 42 S. de Teflis. Long. 65. 10. lat. 41. 32. (D. J.)

* GANGITE, (Hist. nat.) nom donné par les anciens naturalistes au jayet ou jais. Voyez cet article.

GANGLION, s. m. en Anatomie, nom de certaines tumeurs naturelles qu’on observe dans quelques nerfs. Voyez Nerf.

M. Lancisi est l’auteur qui paroît s’être le plus attaché à la recherche de la structure des ganglions des nerfs, & de la conformation singuliere qu’il croit y avoir découverte ; il conclut que les ganglions sont propres à modérer & à diriger le mouvement des esprits animaux. Ut quoniam, dit-il, ganglia nihil aliud esse deprehendimus quam muscularia sui generis corpora, quæ tendineis nervis sanguinea præsertim vasa & musculorum fibras veluti claviculis sic apprehendunt, ut ad dirigendum, moderandumque animalis arbitrio liquidorum in illa influxum comparata fuisse videantur.

Si les observations particulieres que j’ai faites sur les ganglions ne détruisent point celles de M. Lancisi, au-moins font-elles naître de si grands doutes, que les observations de cet auteur paroissent exiger un examen plus scrupuleux & plus recherché ; en effet l’Anatomie nous apprend que, toutes choses d’ailleurs égales, les ganglions sont plus petits dans le fétus que dans les jeunes sujets, dans les jeunes sujets que dans les adultes. C’est un fait que j’ai confirmé par la dissection de cadavres de différens âges, & j’ai souvent observé que lorsque les trois ganglions supérieurs du nerf intercostal étoient plus gros que l’ordinaire dans les adultes, dans ce cas-là même les ganglions de ce nerf qui s’observent ordinairement sur les parties latérales des vertebres du dos & des lombes, & sur celles de l’os sacrum, n’étoient presque pas sensibles, pour ne pas dire point-du-tout. Au reste aucun anatomiste n’ignore que rien ne varie plus que ces sortes de tumeurs ; & il n’est pas qu’on n’ait remarqué que les filets que le nerf intercostal puise au cœur, s’unissent & s’enchaînent quelquefois les uns avec les autres, de maniere qu’il se trouve un petit ganglion dans chaque endroit de leur union ; j’en ai même observé jusqu’à trois dans chaque endroit.

Observons en second lieu que les ganglions sont tous en général situés dans des endroits où ils paroissent le plus exposés au tiraillement & au frottement ; la tumeur même dans certains nerfs ne paroît saillir que dans la partie du nerf qui y est la plus exposée. C’est ainsi, par exemple, que dans les nerfs qui partent de la moëlle épiniere, & sont formés par des filets qui se détachent de la partie antérieure, & d’autres qui partent de la partie postérieure ; c’est ainsi, dis-je, que dans ces nerfs la tumeur se trouve vis-à-vis des apophyses obliques des vertebres lorsqu’ils passent les trous de l’épine, & même le ganglion ne s’observe que dans le cordon formé des filets qui naissent de la partie postérieure de l’épine, & cette tumeur est immédiatement placée sur l’articulation des deux apophyses obliques ; les ganglions du nerf intercostal sont aussi situés de façon qu’il y a tout lieu de présumer que ses nœuds sont un produit du frottement, du tiraillement, &c.

Disons en troisieme lieu que la structure des ganglions paroît bien moins compliquée que M. Lancisi ne l’a voulu faire entendre dans les descriptions & les figures qu’il en a données ; en effet lorsqu’on examine dans le fétus les ganglions vertébreux, on observe distinctement que chaque filet postérieur qui concourt à former le cordon est gonflé, & que chacun d’eux se sépare facilement l’un de l’autre, parce qu’alors le tissu cellulaire qui les unit, est bien moins fort & moins serré qu’il ne l’est dans les adultes. Je serois volontiers porté à croire que c’est-là la cause pour laquelle ces filets sont si intimement unis dans les adultes, qu’on soupçonneroit d’abord lorsqu’on les a ouverts, qu’ils sont musculeux ; cependant on vient à bout par la macération de relâcher le tissu cellulaire, & de séparer les uns des autres ces filets nerveux gonflés.

Ajoûtons en quatrieme lieu, que presque tous les