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lac, lait ; du mot φάγος, edax, mangeur, pour l’un ; & de πότης, potor, buveur, pour l’autre : d’où galactophage & galactopote.

GALACTOPHORE, (Anat.) qui porte du lait. Voyez Lait.

GALACTOPOIESE, s. f. γαλακτοποικτική, lactificatio, c’est la faculté qu’ont les mammelles de servir à l’élaboration, à la secrétion du lait. Voyez Lait, Mammelle.

GALACTOPOSIE, γαλακτοποσία, s. f. se dit du traitement des différentes maladies, par le moyen du lait. Voyez Lait, Goutte, Phtisie, &c.

GALACTOSE, s. f. changement en lait, production du lait : ce terme est dérivé de γαλακτοῦμαι, qui signifie se changer en lait ; & de-là, γαλάκτωσις, galactosis, employé pour désigner l’élaboration, la secrétion par laquelle le chyle, dans la masse des humeurs, est changé en lait par l’action de la vie, & séparé dans les mammelles avec les qualités du lait.

Les Médecins se servent du terme de galactose, & il se trouve dans le journal des Sc. de 1665. Dict. de Trév. (d)

GAL, s. m. poisson, voyez Dorée.

GALACZ, Axiopolis, (Géog.) ville de la Turquie européenne, dans la Bulgarie près du Danube, entre les embouchures du Pruth & du Séret ou Moldawa. M. de Lisle écrit Galasi. (D. J.)

GALAIQUE, galaicos, s. f. (Hist. nat.) nom donné par Pline à une pierre qu’il dit ressembler à l’argyrodamas, c’est-à-dire, selon quelques-uns au talc ; excepté que Pline dit qu’elle est d’un blanc plus sale.

GALANGA, s. m. poisson, voyez Baudroie.

Galanga, (Botan. exot.) racine des Indes orientales, qui est d’usage en Medecine.

On trouve deux especes de galanga dans les boutiques, le petit & le grand, tous deux décrits avec soin par M. Geoffroy. Le petit galanga, galanga minor, ou galanga sinensis off. est une racine tubéreuse, noüeuse, genouillée, tortue, repliée & recourbée comme par articulations de distance en distance, divisée en branches, & entourée de bandes circulaires : cette racine est inégale, dure, solide, de la grosseur du petit doigt, de couleur brune en-dehors & rougeâtre en-dedans, d’une odeur vive, aromatique : sa saveur un peu amere, pique & brûle le gosier, comme font le poivre & le gingembre. On nous apporte cette racine séchée, coupée par tranches ou en petits morceaux ; on la tire de la Chine & des Indes orientales, où elle croît d’elle-même, & où les habitans la cultivent : il faut la choisir saine, nourrie, compacte, odorante, d’un goût piquant.

La plante qui s’éleve de cette racine est appellée lagundi par les Indiens. On assûre qu’elle est composée de feuilles graminées, comme le gingembre ; que les fleurs, extrèmement odorantes, sont blanches & faites en maniere de casque ; & que son fruit a trois loges pleines de petites graines arrondies.

Le grand galanga, galanga major, galanga javanensis off. est une racine tubéreuse, noüeuse, inégale, genouillée, semblable à celle du petit galanga, mais plus grande, de la grosseur d’un ou de deux pouces, d’une odeur & d’un goût bien plus foibles & moins agréables, d’un brun rougeâtre en dehors & pâle en-dedans. La plante qui produit cette racine s’appelle aux Indes bangula ; & c’est tout ce que nous en savons.

Le grand & le petit galanga ont été également inconnus aux Grecs anciens & modernes, ainsi qu’aux Arabes : ces deux racines contiennent un sel volatil, huileux, aromatique, mais en plus grande abondance dans le petit galanga que dans le grand.

Le petit galanga passe sur-tout pour être propre à fortifier l’estomac relâché par l’atonie des fibres : on peut alors l’employer comme stomachique, jusqu’au

poids d’une dragme en poudre, & jusqu’à trois dragmes en infusion dans un véhicule convenable. Les Indiens se servent des deux racines pour assaisonner leur nourriture, & nos Vinaigriers pour donner de la force à leurs vinaigres : les Droguistes vendent quelquefois l’un & l’autre galanga pour la racine d’acorus : cependant cette derniere n’a pas une adstriction si considérable.

L’huile pure des fleurs de galanga, qu’on tire aux Indes orientales, est aussi rare que précieuse : M. Tronchin en reçut en 1749 du gouverneur de Batavia, une très-petite quantité, mais d’une qualité si parfaite, que je parfumai, j’embaumai deux livres de thé avec une seule goutte de cette huile admirable. (D. J.)

GALANT, adj. pris subst. (Gramm.) ce mot vient de gal, qui d’abord signifia gaieté & réjoüissance, ainsi qu’on le voit dans Alain Chartier & dans Froissard : on trouve même dans le roman de la rose, galandé, pour signifier orné, paré.

La belle fut bien atornée
Et d’un filet d’or galandée.

Il est probable que le gala des Italiens & le galan des Espagnols, sont dérivés du mot gal, qui paroît originairement celtique ; de-là se forma insensiblement galant, qui signifie un homme empressé à plaire : ce mot reçut une signification plus noble dans les tems de chevalerie, où ce desir de plaire se signaloit par des combats. Se conduire galamment, se tirer d’affaire galamment, veut même encore dire, se conduire en homme de cœur. Un galant homme, chez les Anglois, signifie un homme de courage : en France, il veut dire de plus, un homme à nobles procédés. Un homme galant est tout autre chose qu’un galant homme ; celui-ci tient plus de l’honnête homme, celui-là se rapproche plus du petit-maître, de l’homme à bonnes fortunes. Etre galant, en général, c’est chercher à plaire par des soins agréables, par des empressemens flatteurs. Voyez l’article Galanterie. Il a été très galant avec ces dames, veut dire seulement, il a montré quelque chose de plus que de la politesse : mais être le galant d’une dame, a une signification plus forte ; cela signifie être son amant ; ce mot n’est presque plus d’usage aujourd’hui que dans les vers familiers. Un galant est non-seulement un homme à bonne fortune ; mais ce mot porte avec soi quelque idée de hardiesse, & même d’effronterie : c’est en ce sens que la Fontaine a dit :

Mais un galant chercheur de pucelage.


Ainsi le même mot se prend en plusieurs sens. Il en est de même de galanterie, qui signifie tantôt coquetterie dans l’esprit, paroles flatteuses, tantôt présent de petits bijoux, tantôt intrigue avec une femme ou plusieurs ; & même depuis peu il a signifié ironiquement faveurs de Vénus : ainsi dire des galanteries, donner des galanteries, avoir des galanteries, attraper une galanterie, sont des choses toutes différentes. Presque tous les termes qui entrent fréquemment dans la conservation, reçoivent ainsi beaucoup de nuances qu’il est difficile de démêler : les mots techniques ont une signification plus précise & moins arbitraire. Article de M. de Voltaire.

GALANTERIE, s. f. (Morale.) on peut considérer ce mot sous deux acceptions générales ; 1°. c’est dans les hommes une attention marquée à dire aux femmes, d’une maniere fine & délicate, des choses qui leur plaisent, & qui leur donnent bonne opinion d’elles & de nous. Cet art qui pourroit les rendre meilleures & les consoler, ne sert que trop souvent à les corrompre.

On dit que tous les hommes de la cour sont polis ;