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point couvert de chair, de-là vient que l’on y voit le bout des côtes qui y sont appuyées, à moins que la graisse n’en empêche, comme il arrive aux femmes, & quelquefois aux jeunes hommes.

D, l’épaule ou l’omoplate, est d’une configuration assez compliquée, dont il faut bien connoître les parties, si l’on veut comprendre le jeu des muscles qui ont rapport au mouvement des bras, parce que la plûpart de ces muscles y prenent leur origine : cet os d’ailleurs est apparent dans un grand nombre de mouvemens ; sa forme irréguliere est assez semblable à celle d’un triangle scalene ; sa surface externe est tant soit peu convexe. Voici les principales parties :

a la base qui regarde l’épine du dos.

b la côte inférieure.

c la côte supérieure.

d l’angle supérieur.

e l’angle inférieur.

f la partie cave ou intérieure, inutile au peintre.

g la partie extérieure.

h l’épine.

i l’extrémité de l’épine, appellée acromion.

Il y a douze côtes de chaque côté ; elles sont marquées dans la figure premiere, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 : elles sont courbes & à-peu-près semblables à des segmens de cercle ; elles tiennent aux vertebres par une de leurs extrémités : les unes au nombre de sept, s’appellent vraies, & s’articulent avec le sternum ; les cinq autres qui suivent ces premieres, & qui ont le nom de fausses côtes, ne touchent point au sternum, mais à un cartilage mobile qui prête dans plusieurs mouvemens du corps ; ce qui doit faire paroître extérieurement cet endroit moins soûtenu & moins saillant.

La base du tronc est composée de deux grands os qui se réunissent dans les adultes, & n’en font qu’un : ils se nomment les os innominés. On y distingue trois parties.

E la partie supérieure des os innominés, formée par l’os des isles.

F la partie inférieure & antérieure, composée des os pubis.

G la troisieme qui est inférieure aussi, mais postérieure, se nomme ischium : cet os a une grande cavité qui reçoit la tête du fémur.

La base du tronc, dont les os sont plus remarquables dans les hommes, dessine la forme des hanches ; & sa structure plus évasée dans les femmes, occasionne des apparences qu’il faut étudier avec soin, parce qu’elles contribuent principalement à distinguer le caractere différent de la figure dans l’un & l’autre sexe.

Voilà les deux premieres divisions du squelette : la derniere comprend les extrémités supérieures & les extrémités inférieures ; dans les supérieures, H, l’os du bras, s’appelle humerus : il porte à sa plus haute extrémité une tête ronde, qui est reçûe dans la cavité plate du cou de l’omoplate ; l’extrémité inférieure a deux apophyses ou protubérances.

I, l’os du coude, est accompagné d’un autre K appellé radius ou rayon, qui est plus gros par en bas que l’os du coude, tandis que celui-ci le surpasse en grosseur dans la partie supérieure : l’os du coude sert à fléchir & étendre le bras ; le rayon sert à tourner la main, & ces deux os ensemble s’appellent l’avant-bras.

A leur extrémité inférieure se trouvent huit osselets de différente figure & grosseur, situés en deux rangs de quatre chacun ; le premier rang s’articule avec le radius, & forme le carpe L ; le 2d rang s’articule avec le premier, & forme le métacarpe M : celui-ci est comme le carpe, il est composé de quatre os qui répondent aux quatre doigts N ; les doigts avec le

pouce sont formés de quinze os, dans chaque main, trois à chaque doigt nommés phalanges ; ils sont un peu convexes & ronds vers le dos de la main, mais ils sont creux & unis en-dedans.

Les extrémités inférieures offrent premierement l’os fémur O ou l’os de la cuisse ; il est le plus long de tous les os de notre corps ; sa partie antérieure est convexe & ronde, & sa partie postérieure un peu creuse.

L’extrémité supérieure de cet os a trois apophyses.

La premiere qui forme son extrémité, est une grosse tête ronde couverte d’un cartilage, qui est reçûe dans la cavité de l’ischium, où elle est attachée.

La seconde se nomme le grand trochanter ; c’est une éminence assez grosse, située à la surface externe du fémur, précisément à l’extrémité du cou : elle est inégale, parce qu’elle sert d’insertion à quelques muscles.

La troisieme s’appelle le petit trochanter ; il est situé dans la partie postérieure du fémur ; il est un peu plus bas & plus petit que l’autre.

L’extrémité inférieure du fémur se divise par le milieu en deux éminences, l’une est externe & l’autre interne ; elles sont reçûes dans les cavités superficielles du tibia ; & l’espace qui sépare les parties postérieures, donne passage aux nerfs de la jambe. Le genou porte un os rond appellé rotule ; il est large environ de deux pouces, assez épais, un peu convexe, couvert dans sa partie antérieure d’un cartilage poli, & dont l’apparence extérieure est plus marquée dans les hommes que dans les femmes, & dans les vieillards que dans les enfans ; dans l’enfance il est mou, & il acquiert une dureté d’autant plus grande qu’on avance plus en âge.

La jambe est composée de deux os, ainsi que l’avant-bras ; l’interne qui est le plus gros se nomme le tibia P ; il est presque triangulaire, & son angle antérieur & un peu aigu, se nomme la crête du tibia. Cette partie est très-apparente, & c’est elle qui forme le trait de la jambe, vûe de profil : son extrémité inférieure, qui est beaucoup plus petite que la supérieure, a une apophyse remarquable qui forme la cheville interne du pié.

Le second os plus petit se nomme le peroné Q ; il est situé dans le côté extérieur de la jambe, & son extrémité supérieure, qui n’est pas si élevée que le genou, reçoit l’éminence latérale de l’extrémité supérieure du tibia, dans une petite cavité qu’il a dans le côté interne : son extrémité inférieure est reçûe dans la petite cavité du tibia, où il a une grande apophyse qui forme la cheville externe. Le tibia & le peroné ne se touchent qu’à leurs extrémités.

Le pié ainsi que la main, est composé de trois parties qu’on nomme le tarse R, S le métatarse, & T les doigts. Le tarse est composé de sept os ; le premier est 1 l’astragale ou le talon ; le second os du tarse est 2 le calcaneum, dont l’apophyse forme ce que nous appellons le talon, auquel s’insere le tendon d’Achile ; les cinq autres os du tarse sont le scaphoïde, les trois cunéiformes, & le cuboïde : tous ces os, plus ou moins intéressans pour le peintre, suivant la part qu’ils ont aux mouvemens & aux apparences extérieures, se joignent au métatarse qui est composé de cinq os ; celui qui soûtient le gros doigt est le plus gros ; celui qui soûtient le doigt suivant est le plus long ; les autres sont tous plus petits l’un que l’autre. Ils sont plus longs que les os du métacarpe : quant au reste, ils ressemblent à ceux du métacarpe, & ils sont articulés de la même maniere.

Enfin les doigts du pié sont composés de quatorze os dans chaque pié : le gros doigt en a deux, & les autres trois ; ils sont la même chose que les doigts de la main, & sont seulement plus courts.