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. Donc, 1o . si a = 2, & que b soit > 3, ab sera un nombre défectif. 2o . Si a > 2, ab sera toûjours défectif. On peut, à l’exemple de ce théorême, en faire une infinité d’autres pareils sur ces sortes de nombres. Voyez Nombre parfait.

Hyperbole déficiente ou défective. Voy. Defectif.

DEFICIT, s. m. (Jurisprudence) terme latin usité au palais pour exprimer quelque chose qui manque. On dit, par exemple, qu’une telle piece ou une cote entiere d’un inventaire ou d’une production est en deficit ; on dit aussi qu’une telle somme est en deficit dans la caisse d’un trésorier ou receveur public. (A)

DEFIE l’ancre du bord, (Marine.) c’est empêcher que l’ancre ne donne contre bord. (Z)

Défie du vent, (Marine.) c’est un avertissement que l’on donne à celui qui gouverne, afin qu’il ne prenne pas vent devant, & qu’il ne mette pas en ralingue, c’est-à-dire, mettre le vaisseau de façon que le vent ne donne point dans les voiles. (Z).

DEFIER (se), en termes de Marine, c’est être en garde & prendre ses précautions pour empêcher qu’il n’arrive quelque accident, comme de faire un abordage, de toucher sur des bas fonds, &c. (Z)

DEFILÉ, en terme de guerre, est un passage ou chemin étroit, à-travers lequel un corps d’infanterie ou de cavalerie ne peut passer qu’en défilant, & en formant un très-petit front, de sorte que l’ennemi peut profiter de cette occasion pour arrêter ce corps dans sa marche, & pour l’attaquer avec avantage ; parce que le front & la queue ne peuvent en cet état se secourir réciproquement l’une l’autre. Chambers.

Quand une armée est obligée de lever un siége, ou de s’éloigner de l’ennemi, elle assûre sa retraite, s’il lui est possible, en faisant ensorte que l’ennemi, pour la suivre, soit contraint de passer quelques défilés que l’on fait garder. Ces défilés, en cas d’attaque, peuvent être défendus facilement, parce que l’ennemi ne peut profiter de sa supériorité, ne pouvant attaquer qu’avec un front égal à l’ouverture du défilé. Lorsqu’une armée s’engage dans un défilé, le général doit toûjours en faire garder l’entrée par un corps des troupes de l’arriere-garde jusqu’à ce que l’armée soit entierement passée. Voyez. Les anciens donnoient le nom de portes aux défilés qui avoient peu d’ouvertures, & qui ne pouvoient être franchis ou passés ni à droite ni à gauche, à cause des montagnes escarpées, entre lesquelles le passage ou le défilé se trouvoit ; telles sont les portes caspiennes si célebres dans l’histoire d’Alexandre le Grand, dans la retraite des dix mille, &c. Ces sortes de défilés s’appellent cols dans les Pyrénées & dans les Alpes. (Q).

DEFILER, aller par file ; c’est marcher sur un petit front, ou sur très-peu de files. Voyez File & Defilé.

On dit : l’armée commença à défiler par la gauche, & elle étoit obligée de défiler à chaque instant, à cause des marais & des bois. Chambers.

Toutes les fois qu’une troupe marche sur un moindre front que celui sur lequel elle étoit en bataille, cette manœuvre s’appelle défiler, quoique ce terme soit plus exact lorsque la troupe marche sur un très petit front.

Il est très-commun, pour la commodité seule de l’infanterie, de la faire marcher sur un moindre front que celui du bataillon. Aussi rien n’est-il si commun que de défiler.

Les manieres de défiler sont fort variées ; mais elles se réduisent aux mêmes principes, soit que l’on défile par petites parties du bataillon, c’est-à-dire que peu d’hommes marchent ensemble & de même front, ou que l’on defile peu de grandes parties.

On appelle défiler par rangs, lorsque tous les hommes d’un même rang marchent les premiers, ensuite ceux d’un autre rang, & ainsi des autres.

On appelle défiler par file, lorsqu’un nombre de files marchent ensemble, puis un autre nombre pareil, & ainsi de suite.

Défiler de l’aîle, c’est faire marcher une troupe pour occuper le terrein qui est à un de ses flancs. Ce terme n’est guere en usage dans notre Tactique moderne ; mais il est employé par les anciens tacticiens, & il n’y en a point d’autre substitué à sa place. Défiler par manche ou quart de manche, voyez Division. (Q)

Défiler, v. a. (terme de Chandelier.) ; c’est lever de dessus les baguettes les chandelles quand elles sont finies, & qu’il ne s’agit plus que de les encaisser. V. l’article Chandelle.

DÉFINI, adj. (terme de Grammaire.) qui se dit de l’article le, la les, soit qu’il soit simple ou qu’il soit composé de la préposition de. Ainsi du, au, des, aux, sont des articles définis ; car du est pour de le, au pour à le, des pour de les, & aux pour à les. On les appelle définis, parce que ce sont des prénoms ou prépositifs qui ne se mettent que devant un nom pris dans un sens précis, circonscrit, déterminé & individuel. Ce, cet cette est aussi un prépositif défini : mais de plus il est démonstratif.

Les autres prépositifs, tels que tout, nul, aucun, chaque, quelque, un, dans le sens de quidam, ont chacun leur service particulier.

Quand un nom est pris dans un sens indéfini, on ne met point l’article le, la, les ; on se contente de mettre la préposition de ou la préposition a, que les grammairiens appellent alors mal-à-propos articles indéfinis ; ainsi le palais du roi pour de le roi, c’est le sens défini ou individuel : un palais de roi, c’est un sens indéfini, indéterminé ou d’espece, parce qu’il n’est dit d’aucun roi en particulier. Voyez Article.

Défini & indéfini se disent aussi du prétérit des verbes françois. En Latin un verbe n’a qu’un prétérit parfait, feci ; mais en François, ce prétérit est rendu par j’ai fait, ou par je fis. L’un est appellé prétérit défini ou absolu, & l’autre indéfini ou relatif ; sur quoi les grammairiens ne sont pas bien d’accord, les uns appellant défini ce que les autres nomment indéfini : pour moi je crois que j’ai fait est le defini & l’absolu, & que je fis est indéfini & relatif ; je fis alors, je fis l’année passée. Mais après tout l’essentiel est de bien entendre la valeur de ces prétérits & la différence qu’il y a de l’un à l’autre, sans s’arrêter à des minuties. (F)

DEFINITEUR, s. m. (Jurisprudence.) définitor seu consultor, est le titre que l’on donne dans certains ordres religieux à ceux qui sont choisis dans le nombre des supérieurs & religieux du même ordre, assemblés pour le chapitre général ou provincial, à l’effet de régler les affaires de l’ordre ou de la province ou congrégation. Pendant la tenue du chapitre, toute l’autorité est commise aux définiteurs pour faire les réglemens, définitions, statuts, decrets qu’ils jugeront convenables au bien du corps : ce sont eux aussi qui font les élections des supérieurs pour les maisons de leur ordre.

Le lieu où s’assemblent les définiteurs s’appelle le définitoire ; on donne aussi quelquefois ce nom à l’assemblée des définiteurs ; c’est proprement le tribunal de l’ordre par lequel toutes les affaires purement régulieres sont jugées.

Il y a deux sortes de définiteurs ; savoir, les définiteurs généraux, & les définiteurs particuliers. Les définiteurs généraux sont ceux que chaque chapitre provincial députe au chapitre général pour régler les affaires de tout l’ordre ; l’assemblée de ces définiteurs s’appelle le définitoire général. Les définiteurs particu-