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ce qu’il avoit d’argent, ce qui le force de quitter la partie.

DÉBARCADOUR, s. m. (Marine.) c’est un lieu établi pour débarquer ce qui est dans un vaisseau, ou pour transporter les marchandises avec plus de facilité du vaisseau à terre. (Z)

DÉBARDAGE, s. m. terme de Riviere ; il se dit de la sortie des marchandises hors du bateau lorsqu’on le décharge. Ce mot s’employe plus particulierement pour le bois à brûler qu’on décharge sur le port. (Z)

DÉBARDER, (Œconom. rustiq.) On dit débarder le bois quand on le sort du taillis, afin d’empêcher les voitures d’y entrer, ce qui pourroit endommager les nouvelles pousses du jeune bois.

Les bois doivent être entierement débardés à la S. Martin ou au plus tard à Noël, suivant les réglemens des eaux & forêts. (K)

Débarder, v. act. terme de Riviere ; c’est décharger un bateau lorsqu’il est au port (Z)

DÉBARDEUR, s. m. terme de Riviere ; c’est celui qui aide à décharger un bateau & en mettre les marchandises à terre. Il y a sur les ports de la ville de Paris des gens dépendans de la jurisdiction du prevôt des marchands & échevins, à qui il appartient seuls de faire le débardage des bois & autres marchandises qui arrivent par riviere. (Z)

DÉBARQUEMENT, s. m. (Marine.) c’est la sortie des marchandises hors du vaisseau pour les mettre à terre. Il se dit aussi des équipages ou troupes qu’on met à terre & qu’on débarque, soit pour quelqu’expédition, soit pour rester dans le pays où on les transporte.

Le débarquement des marchandises étant fait sur les quais, les propriétaires sont obligés de les faire enlever à leurs frais & dépens dans l’espace de trois jours, passé lequel tems ils peuvent être condamnés à l’amende ; & les maîtres des quais sont obligés d’y veiller & de faire les diligences nécessaires, suivant l’ordonnance de la Marine de 1685, art. 7. du tit. j. du liv. IV. (Z)

DÉBARQUER, v. act. & n. (Mar.) c’est ôter du vaisseau les marchandises pour les mettre à terre, ou mettre du monde à terre. C’est aussi quitter le navire après la traversée. (Z)

DÉBARRER, v. act. Au simple, c’est ôter les barres qui fermoient une porte & qui l’empêchoient de s’ouvrir. Au figuré, c’est décider entre plusieurs personnes dont les avis étoient également partagés. Au palais, lorsqu’une chambre se trouve dans ce cas, l’affaire est portée à une autre chambre, qui par son avis débarre la premiere.

DÉBAT, s. m. (Jurispr.) signifie en général une contestation que l’on a avec quelqu’un, ou la discussion par écrit de quelque point contesté. (A)

Débats de compte, sont les contestations que forme l’oyant sur les articles du compte, soit en la recette, dépense ou reprise, qu’il veut faire rayer ou réformer.

On entend aussi par le terme de débats de compte, des écritures intitulées débats, qui contiennent les observations & moyens tendans à débattre le compte : ces sortes d’écritures peuvent être faites par les avocats ou par les procureurs concurremment, suivant le réglement du 17 Juillet 1693.

Les réponses aux débats sont appellées soûtenemens. Voyez Soutenemens & Compte. (A)

Débat de tenure, est la contestation qui se meut entre deux seigneurs pour la mouvance d’un héritage, soit en fief ou en censive.

On entend aussi quelquefois par débat de tenure, un mandement donné au vassal ou censitaire par le juge royal, à l’effet d’assigner les deux seigneurs

qui contestent sur la mouvance pour s’accorder entr’eux. (A)

DEBENTUR, s. m. (Jurisprud.) terme latin qui étoit usité à la chambre des comptes pour exprimer le certificat que chaque officier des cours souveraines donnoit au payeur des gages de la compagnie pour toucher les gages qui lui étoient dûs. On l’appelle ainsi parce que dans le tems qu’on rédigeoit les actes en latin, ce certificat commençoit par ces mots, debentur mihi, &c. Le contrôleur du thrésor vérifioit ces debentur. Ils n’ont plus lieu depuis que l’on a fait des états des gages des officiers. (A)

DÉBET, s. m. (Jurispr.) est ce qui reste dû entre les mains d’un comptable. On dit le débet d’un compte. Les payeurs des rentes sur la ville & autres payeurs publics appellent débets, les anciens arrérages de rentes qui sont dûs outre le payement courant. Voyez Comptable, Compte, & Rente.

Débet de clair à la chambre des comptes, signifie un débet liquide.

Débet de quittance, aussi en style de la chambre des comptes, est lorsqu’un comptable doit rapporter une quittance. Ces sortes de parties doivent être mises en souffrance. (A)

DEBILITÉ, s. f. (Physiol.) se dit en général des fibres dont le corps humain est composé, qui sont affoiblies par le relâchement de leur tissu, par la trop grande diminution ou le défaut de leur ressort, &c. voyez. Le même terme s’employe encore parmi les medecins, pour exprimer les mêmes vices dans les vaisseaux, les visceres & autres parties organiques.

Ainsi, comme il faut que la fibre, pour avoir une solidité proportionnée à l’état naturel, puisse soûtenir les mouvemens, les efforts nécessaires pour l’exercice des fonctions dans la santé, sans qu’elle souffre aucune solution de continuité ; de même les vaisseaux & toutes les parties vasculeuses qui sont composées de fibres, doivent avoir les mêmes qualités qu’elles, & participent par conséquent aux mêmes dépravations ; ainsi ce qui doit être dit des fibres, sera appliquable à tout ce qui en dérive comme de son principe.

Il est démontré par les injections anatomiques, que tous les visceres sont un assemblage de vaisseaux innombrables différemment disposés, selon la différence des organes qu’ils composent. Il est certain aussi que c’est de l’action de ces vaisseaux que dépend l’action du viscere entier, attendu que c’est par leur moyen que les humeurs y sont apportées & diversement préparées. Si ces vaisseaux n’ont pas le degré de force nécessaire pour que ces fonctions se fassent conformément à ce que requiert l’œconomie animale saine, ils agiront moins sur les fluides qu’ils contiennent ; ils ne pourront pas leur faire subir les changemens nécessaires, ou au point qu’il faut.

Ainsi les poumons qui pechent par foiblesse, ne peuvent pas travailler suffisamment le chyle pour le convertir en sang : si le foie est trop relâché, le sang circulera dans les vaisseaux de ce viscere, sans qu’il puisse fournir la matiere de la secrétion de la bile, qui n’est pas assez élaborée pour pénétrer dans ses couloirs ; de-là peut suivre l’hydropisie. Lorsque l’estomac est trop languissant, tout l’ouvrage de la chylification reste imparfait.

D’où on peut conclure aisément que la débilité en général peut produire bien des maladies, telles que la dilatation trop facile des vaisseaux, conséquemment leur engorgement par les humeurs qu’ils contiennent ; les tumeurs ; la compression de leurs parois par la moindre cause, attendu le défaut de résistance ; l’oblitération de leurs cavités, l’obstacle au cours des liquides, la trop grande résistance que trouve le cœur à les mouvoir ; leur corruption, parce qu’elles crou-