Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/554

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CULASSE, s. f. (Artill. & Fond.) c’est la partie du canon la plus épaisse, & qui est opposée à la volée ; elle comprend la lumiere, la derniere platte-bande & le bouton. Voyez Canon. (Q)

Culasse, terme d’Arquebusier ; c’est une vis de fer ronde, de la grosseur du dedans du tonnerre d’un canon de fusil, pour en fermer l’issue en se vissant dedans comme dans un écrou. La face extérieure de cette vis est plate ; elle a par en-haut une queue de fer qui se pose sur la poignée du bois de fusil : le bout de cette queue est percé d’un trou à-travers lequel passe une vis qui assujettit le canon par en-bas, & qui l’attache à la crosse. La face intérieure est unie ou peu concave, à l’exception d’une petite rainure qui y est pratiquée en pointe par en-haut, & plus large par en-bas : cette rainure correspond à la lumiere du canon.

Culasse, en terme de Diamantaire ; c’est la partie inférieure d’un brillant, directement opposée à sa table. La culasse se termine en pointe communément, & est taillée à plusieurs pans, comme la table.

CUL-BLANC, s. m. (Hist. nat. Ornith.) œnanthe, sive vitiflora, Ald. oiseau de la grosseur d’un moineau ; les plumes de la tête & du dos sont de couleur cendrée, mêlée d’un peu de rouge presque semblable au rouge des plumes du dos du gros bec. L’oiseau appellé cul-blanc, que j’ai décrit à Florence, avoit le dos cendré, avec quelques teintes de verd & de roux. Le croupion est ordinairement blanc, cependant on trouve quelques-uns de ces oiseaux qui ont cette partie de même couleur que le dos, ou même un peu plus rouge : le ventre est blanc, avec une teinte de rouge-pâle, & cette couleur rouge est plus foncée sur la gorge & sur la poitrine : on voit quelquefois des mâles qui ont le ventre jaunâtre : il y a au-dessus des yeux une ligne blanche qui se prolonge jusque derriere la tête, & une bande noire qui s’étend depuis les coins de la bouche jusqu’aux oreilles, en passant au-dessous des yeux : cette bande noire n’est pas sur les femelles. Toutes les grandes plumes de l’aile, & celles qui les recouvrent, sont noires, à l’exception des bords extérieurs, qui sont d’une couleur rousse-blanchâtre. La queue a deux pouces de longueur ; elle est composée de douze plumes ; les deux du milieu sont blanches depuis la pointe jusqu’à la moitié de leur longueur ; dans les autres au contraire cette couleur blanche s’étend depuis le milieu de leur longueur jusqu’à leur racine, & tout le reste de ces plumes est noir, excepté la pointe & le bord extérieur, qui sont blanchâtres. Dans la femelle les plumes ne sont blanches que sur la quatrieme partie de leur longueur ; le bec est mince, droit, & de couleur noire ; il a plus d’un demi-pouce de longueur : la langue est fourchue & noire, de même que la bouche, dont l’ouverture est fort grande : l’iris des yeux est couleur de noisette : les pattes sont petites & très-noires ; cette couleur est un peu moins foncée sur les ongles ; celui du doigt de derriere est le plus long de tous. Willugh. Ornith. Voyez Oiseau. (I)

CULEBRILLA, s. m. (Hist. nat.) sorte de ver d’Amérique & des Indes orientales. Voyez Ver-macaque.

CULE, (Marine.) c’est un terme de commandement pour dire recule, mais peu usité. (Z)

CULÉE ou BUTÉE, en Architecture, est le massif de pierre dure qui arcboute la poussée de la premiere & derniere arche d’un pont. On donne le même nom à la palée des pieux qui retiennent les terres derriere le massif. (P)

Culée, s. f. (Marine.) Donner des culées. Cela se dit lorsqu’un vaisseau ayant touché sur la terre, sur

la roche ou sur le sable, il donne des coups de sa quille contre le fond. (Z)

Culée, terme du Commerce des cuirs ; c’est la partie de la peau la plus proche de l’endroit où étoit la queue de l’animal. Les gros cuirs se marquent sur la culée ; & les petits cuirs, à la tête du côté de la joue. On appelle aussi cet endroit croupe, au lieu de culée.

CULER, v. n. (Marine.) c’est aller en arriere : terme peu usité. (Z)

CULERON, s. m. en terme de Bourrelier ; c’est la partie de la croupiere qui est faite en rond, & sur laquelle pose la queue du cheval. Voy. Croupiere. (V)

CULEYT & MUAYDIN, (Géogr. mod.) ville forte d’Afrique au royaume de Maroc, dans la province de Héa.

CULM, (Géog. mod.) ville de Pologne, capitale du palatinat de même nom, dans la Prusse polonoise, près de la Vistule. Long. 26. 45. Lat. 53. 4.

CULMA, (Géog. mod.) ville de Boheme dans le cercle d’Egra.

CULMBACH, (Géog. mod.) ville d’Allemagne au cercle de Franconie, capitale du marggraviat de même nom, sur le Mein. Long. 29. 3. latit. 50. 12.

Culmbach, (le pays de) Géogr. mod. c’est un pays d’Allemagne dans le cercle de Franconie, borné par l’évêché de Bamberg, le territoire du Nuremberg, le haut Palatinat, la Boheme & le Voigtland : il a le titre de marggraviat.

CULMINATION, s. f. c’est en Astronomie le passage d’une étoile ou d’une planete par le méridien, c’est-à-dire par le point où elle est à la plus grande hauteur. Voyez Etoile, Hauteur, &c.

C’est pour cela qu’on dit qu’une étoile culmine quand elle passe par le méridien. Voyez Méridien.

Pour trouver la culmination d’une étoile, c’est-à-dire le tems où elle passe par le méridien, on tendra un fil perpendiculairement sur la méridienne AB, Plan d’Astronom. fig. 48. & du point D au point E on en tendra un autre qui coupera le méridien obliquement sous un angle quelconque ; le fil triangulaire DCE coupera le plan de l’horison à angles droits, & sera dans le plan du méridien.

Par conséquent si l’œil est placé de telle maniere que le fil DE couvre le fil DC, & que l’étoile soit coupée en deux parties égales par le plan triangulaire DCE, alors l’étoile sera dans le plan du méridien. Voyez Méridien.

Pour trouver la culmination d’une étoile par le moyen du globe, voyez Globe.

Pour trouver le tems une étoile doit culminer, son ascension droite, & le lieu du soleil dans l’écliptique étant donnés, il faudra d’abord trouver l’ascension droite du soleil par son lieu dans l’écliptique : de l’ascension droite du soleil on ôtera l’ascension droite de l’étoile ; la différence étant convertie en tems, donnera le tems qui doit s’écouler entre l’heure de midi & le moment de la culmination de l’étoile. Voyez Tems, &c. (O)

CULMSEC, (Géog. mod.) petite ville de la Prusse Polonoise, dans le palatinat de Culm.

CULOT, s. m. (Chimie.) Le culot ou tourteau est un morceau de brique ordinairement de forme cylindrique, sur lequel les Chimistes posent les creusets qu’ils exposent au feu, soit dans la boîte d’une forge, soit sur la grille d’un fourneau de fusion.

Le culot élevant le creuset au-dessus du sol ou de la grille du fourneau, fait que le fond du creuset est plus exposé à la chaleur des charbons au-dessus desquels ce culot l’éleve, & favorise par-là non-seulement l’application d’un feu plus fort à ce fond, mais même le préserve du contact immédiat de l’air frais, qui est nuisible dans le plus grand nombre des cas. (b)