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fer qu’ils posent autour des moyeux des roües, pour empêcher qu’ils ne se fendent. Voyez la lett. X. Pl. du Sellier, fig. 2.

* Cordon, (Jardin.) cordon de gazon, est une bordure de gazon d’une largeur déterminée par le dessein du parterre dans les compartimens duquel on l’employe. On entoure quelquefois le bassin d’une fontaine d’un cordon de gazon.

Cordon, (Pellet.) on donne ce nom à un certain nombre de queues de martre zibeline ou d’autres animaux, enfilées au nombre de quatorze ou seize sur une longueur de demi-aulne pour les petites, & d’un plus grand nombre de queues & de plus de longueur pour les grandes, qui n’ont rien de déterminé, non plus que les moyennes. Voyez le dict. du Comm. & celui de Trév.

* Cordons, (Manufact. en soie.) lisiere de soie pour les étoffes de prix. Voyez à l’article Velours, les cordons du velours.

CORDONNER, v. act. c’est, en terme de Boutonnier & Passementier, tortiller ensemble plusieurs poils de chevre, pour en former un cordon pour faire des boutonnieres sur des habits d’hommes & autres, &c. Quoique ce soit-là proprement ce qu’on appelle cordonner, & du cordonné ou cordonnet, les boutonniers en font de soie & même d’or pour leurs différens enjolivemens. Il n’y a pour la premiere espece qu’à savoir retordre dans le degré qu’il faut, puisque le trop nuiroit à l’ouvrage, comme le trop peu ; mais dans les cordonnés ou cordonnets, que l’on pourroit nommer façonnés, c’est-à-dire que l’on fait de différentes couleurs, & qu’on veut assortir à un habit de soie, il faut être au fait des nuances pour saisir l’effet que telle couleur produit auprès de telle autre. On cordonne au roüet ou à la mollette. Le cordonné ou cordonnet s’applique sur une infinité d’étoffes & d’ouvrages ; on s’en sert à border, on s’en sert aussi à terminer les desseins : le cordonné ou cordonnet en forme les contours : on le coud à l’aiguille, &c.

CORDONNERIE, s. f. (Comm. & Art méch.) Ce mot a deux acceptions ; c’est ou l’art de faire différentes chaussures, ou un endroit où on les expose en vente.

CORDONNET, s. m. en terme d’Aiguilletier, sont des ganses de fil ou de soie, ferrées par un bout, à l’usage des femmes ou des ecclésiastiques.

Cordonnet, (Monoyage.) marque sur tranche des especes de peu de volume, comme on voit sur le louis, demi-louis & petites piéces d’argent. Voyez Marque sur tranche.

Cordonnet, (Passement. Bouton.) c’est un petit cordon d’or, d’argent, de soie ou de fil. L’usage le plus commun du cordonnet est pour border les boutonnieres de juste-au-corps & de vestes, & pour appliquer sur des broderies, pour en marquer le dessein ou en augmenter le relief. Ce sont les marchands merciers qui vendent le cordonnet, mais ce sont les maîtres Passementiers-Boutonniers qui le fabriquent. Voyez l’art. Cordonner.

CORDONNIER, s. m. (Art. méch.) ouvrier qui a le droit de faire & vendre des chaussures, en qualité de membre de la communauté de son nom. Cette communauté s’est partagée en quatre corps ; celui des cordonniers-bottiers, celui des cordonniers pour hommes, celui des cordonniers pour femmes, & celui des cordonniers pour enfans : aussi n’y a-t-il point de communauté qui ait tant d’officiers. Voyez-en le détail dans le dict. du Comm. Nous allons seulement dire un mot d’une communauté particuliere qui s’occupe du même métier ; c’est celle des freres cordonniers : elle s’établit en 1645. Ils ont un maître sous la conduite duquel ils vivent. Ils sont privilégiés du grand-prevôt de l’hôtel ; le privilége est expédié au

nom du maître & de son office. Ils mettent en commun tout le provenant de leur travail. Les dépenses œconomiques faites, le reste est distribué aux pauvres. Ils ne font point de vœux. Ils ont seulement en vûe l’état de stabilité, de chasteté & de desappropriation. Voilà l’abregé des statuts de cette communauté vraiment utile, qui furent approuvés en 1664 par M. Hardouin de Perefixe.

CORDOUAN, adj. pris subst. cuir de bouc ou de chevre passé en tan ; ce qui le distingue du maroquin passé en galle. On en fait des dessus de souliers.

CORDOUANIER, s. m. ouvrier qui prépare & façonne les cuirs appellés cordoüans.

Les cordoüaniers formoient autrefois une communauté, qui à présent est réunie à celle des courroyeurs.

CORDOUE, (Géogr. mod.) ville considérable d’Espagne dans l’Andalousie, sur le Guadalquivir. Long. 13. 48. lat. 37. 42.

Cordoue (la nouvelle) Géogr. mod. ville assez grande de l’Amérique méridionale, dans la province de Tucuman. Long. 316. 30. lat. mérid. 32. 10.

CORDYLE, cordylus, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) espece de lézard plus grand que le lézard verd ; sa queue est ronde & couverte d’écailles qui l’entourent, & qui anticipent les unes sur les autres. Il ressemble en quelque façon au crocodile, quoiqu’il soit beaucoup plus petit ; mais le dos n’est couvert que par une peau : il y a sur la tête & sur les jambes une sorte d’écorce écailleuse. La tête est plus courte & moins pointue que celle du crocodile. Le cordyle a une fente au-delà de la bouche, & cinq doigts à chaque pié ; il nage à l’aide des piés & de la queue : on en trouve aux environs de Montpellier. Voyez Rondelet & Ray, synop. anim. quadr. (I)

CORDZILER, s. m. (Hist. mod.) garde du roi de Perse. On les appelle aussi corizzi & coridschi.

CORE, CORUS, ou CHOMER, ou HOMER, s. m. (Hist. anc.) mesure des Hébreux qui contenoit dix baths, ou deux cents quatre-vingt-dix-huit pintes, chopine, demi-septier, & de pouce cube. Voyez dict. de la Bibl. & de Trév. (G)

CORÉE, (la) s. f. Géog. mod. grande presqu’île d’Asie entre la Chine & le Japon. Ce pays tient au Nord au pays des Tartares Niugez, & à celui des Orancays ; il est séparé du continent par la riviere d’Yalo : on la divise en huit provinces. Les habitans de la Corée sont Chinois d’origine, aussi en conservent-ils les mœurs & la religion. Ils sont soûmis à l’empereur de la Chine.

* CORÉES, adj. fem. pris subst. (Myth.) fêtes instituées en l’honneur de Proserpine, adorée en Sicile sous le nom de Cora, ou de Proserpine la jeune.

CORELLA, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne au royaume de Navarre, sur les frontieres de la Castille vieille.

CORÉRIE, s. f. (Hist. mod.) nom de la maison d’en-bas, qu’habitent les freres convers à la grande Chartreuse.

* CORESIE, (Myth.) surnom de la Minerve des Arcadiens. Pausanias qui nous l’a transmis, ne nous en dit point la raison.

CORESSES, s. m. pl. lieux, qu’on appelle roussables ailleurs, où l’on fait sorer le hareng à Calais.

COREZIN, (Géog. mod.) ville de la petite Pologne dans le palatinat de Sendomir, sur la Vistule.

CORFF, (Géog. mod.) petite ville d’Angleterre dans la province de Dorsetshire.

CORFOU, (Géog. mod.) île très-considérable à l’embouchure du golfe de Venise. La capitale s’appelle de même, & appartient aux Vénitiens ; elle est très-bien fortifiée contre les entreprises des Turcs. Long. 37. 48. lat. 39. 40.