Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disoit-il, examiner d’abord la possibilité, & les preuves de fait ensuite.

Copie, terme d’Imprimeur & de Libraire ; c’est le manuscrit ou l’original d’un ouvrage destiné à être imprimé. Par le mot de copie l’on n’entend parler souvent que d’une portion du tout ; c’est dans ce sens que l’on dit : Il faudroit demander de la copie à l’auteur, s’il est pressé de son ouvrage. On dit d’une copie en général, qu’elle est bien écrite, qu’elle est d’un auteur très-connu, ou d’un anonyme.

Copie, (compter sa) ; c’est combiner combien un manuscrit pourra faire de feuilles d’impression d’un caractere désigné.

Copies de chapelle, c’est un nombre d’exemplaires que les ouvriers de l’Imprimerie retiennent sur les ouvrages auxquels ils travaillent. Cet usage abusif n’est fondé sur aucune loi.

* COPIEUSEMENT, ABONDAMMENT, BEAUCOUP, BIEN, (Gram.) adverbes relatifs à la quantité. Bien, à la quantité du qualificatif, ou au degré de la qualité. Il faut être bien vertueux ou bien froid pour résister à une jolie femme. On peut mettre bien de la sagesse dans ses discours, & bien de la folie dans ses actions. Beaucoup, à la quantité ou numérique ou commensurable, ou considerée comme telle. Beaucoup de gens n’aiment point, ne sont point aimés, & se vantent cependant d’avoir beaucoup d’amis. On ne peut avoir beaucoup de prétentions sans rencontrer beaucoup d’obstacles. Abondamment, à la quantité des substances destinées aux besoins de la vie : La fourmi ne seme point, & recueille abondamment. Il se joint ici à la quantité de la chose, une idée accessoire de l’usage. Copieusement est presque technique, & ne s’employe que quand il s’agit des fonctions animales. Ce malade a été sauvé par une évacuation de bile très-copieuse. J’ai dit que la quantité à laquelle beaucoup avoit du rapport, étoit considerée comme suceptible de mesure ; c’est pourquoi l’on dit beaucoup de dévotion : d’où l’on voit encore que beaucoup exclut l’article le, & que bien l’exige ; car on dit aussi bien de l’humeur.

* COPISTE, s. m. (Art méch.) c’est un homme qui sait bien lire & bien écrire, & qui gagne sa vie avec ces deux talens, en transcrivant pour les particuliers, des ouvrages qu’on veut avoir ou plus corrects, ou doubles. Voyez Copie.

Copistes, se dit en Peinture, des dessinateurs, des peintres qui travaillent toûjours d’après les ouvrages des autres, & qui ne font rien de génie. Les plus habiles copistes sont moins estimés que de médiocres inventeurs. V. Copie & le Dict. de Peint. (R)

COPIVISH-OCCASSOU, (Hist. nat. bot. exot.) arbre qui croît aux Indes occidentales. On dit que son fruit ressemble à celui du poirier ; qu’on l’appelle occassou, & qu’il est excellent quand il est mûr.

COPLAND, (Géog. mod.) petit district d’Angleterre dans la province de Cumberland.

COPORIE, (Géog. mod.) ville de l’empire Russien, à l’embouchure d’une riviere de même nom dans l’Ingrie. Long. 47. 25. lat. 59. 36.

* COPPA, s. m. (Hist. anc.) caractere grec qui exprimoit en nombre 90. C’étoit un P retourné, ou le Q des Latins ; on le figura dans la suite comme un G. On en marquoit les chevaux. Le sigma servoit aussi au même usage. Le cheval marqué du coppa, s’appelloit coppatias equus.

COPPATIAS. Voyez Coppa.

COPRANITZ, (Géog. mod.) ville d’Esclavonie, à peu de distance de la Drave.

COPRIBA, (Hist. nat. Bot. exot.) arbre du Brésil qui croît fort haut, & auquel on ne connoît aucune propriété medecinale. Ray.

COPRISA, (Géog. mod.) riviere de la Turquie

en Europe, en Romanie, qui prend sa source sur les frontieres de la Bulgarie, & se jette dans la Mariza.

COPROPRIÉTAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui qui possede avec un autre la propriété d’une maison, d’une terre, ou d’un autre immeuble, ou même de quelqu’effet mobilier.

Les copropriétaires possedent par indivis ou séparément : ils possedent par indivis, lorsque la chose commune n’est point partagée, & qu’aucun d’eux n’a sa part distincte des autres ; ils possedent séparément, lorsque la part de chacun est fixée & distinguée des autres.

Un effet mobilier ne peut appartenir à plusieurs copropriétaires que par indivis ; car si l’effet est partagé, & que les parts soient distinguées, il n’y a plus de copropriété ; au lieu que pour certains immeubles, tels qu’un corps de bâtiment, un fief, il est toûjours vrai de dire que les possesseurs sont copropriétaires, quoique leurs parts soient distinguées.

Il est libre à chacun des copropriétaires par indivis, de provoquer le partage, ou la licitation si l’effet ne peut pas se partager commodément.

Le nombre des copropriétaires auxquels peut appartenir une même chose n’est point limité.

Les coproprétaires peuvent posséder chacun en vertu d’un titre particulier, ou en vertu d’un titre commun : ils sont copropriétaires à titre particulier, lorsque chacun d’eux a acquis séparément sa part, ou que l’un d’eux a eu la sienne par succession, & que l’autre a acquis la sienne d’un héritier : ils sont copropriétaires à titre commun, lorsqu’ils sont devenus propriétaires par le même titre, comme des cohéritiers, colégataires, codonataires, & des coacquéreurs par le même contrat. Cette distinction du titre commun d’avec le titre particulier est fort importante, en ce que quand les copropriétaires à titre commun par indivis font une licitation, celui d’entr’eux qui se rend adjudicataire ne doit point de droits seigneuriaux ; au lieu que si les copropriétaires ne sont devenus tels qu’à titre particulier, celui qui se rend adjudicataire doit des droits. Voyez Licitation, Propriété, Droits seigneuriaux. (A)

COPS, s. m. (Hist. nat.) voyez Esturgeon.

* COPTE ou COPHTE, (Hist. anc.) c’est la langue ancienne des Egyptiens : elle est aujourd’hui mêlée de beaucoup de grec & d’arabe. Le P. Kirker en a publié un vocabulaire. On en a des grammaires. Ses caracteres sont grecs. Les Cophtes ne la parlent point. Les seuls livres qui soient écrits en cophte sont des traductions de l"Ecriture, ou des offices ecclésiastiques. Il y a des auteurs qui prétendent que le cophte n’a jamais été parlé, & que c’est ou un jargon fait de propos déliberé, ou une langue ancienne, telle que le lybien, ou l’arabe, ou l’égyptien, entierement défigurée. Le P. Kirker, qui n’est pas de cet avis, prétend que la connoissance de ce qui reste du cophte est très-propre pour l’intelligence des hiéroglyphes & des inscriptions anciennes.

* COPULE, s. f. (Logique.) c’est, dans un jugement, le terme ou signe qui marque la comparaison ou liaison que l’esprit fait de l’attribut & du sujet. Quelquefois la copule & l’attribut sont renfermés dans un seul mot, mais il n’y a aucune proposition qu’on ne puisse convertir de maniere à les séparer. Ainsi dans Dieu existe, existe contient la copule & l’attribut, qu’on distinguera en disant Dieu est existant. C’est sur la copule que tombe toûjours la négation ou l’affirmation qui fait la qualité de la proposition ; les autres affirmations ou négations modifient le sujet ou l’attribut, mais ne déterminent point la proposition à être affirmative ou négative. Ce sont les verbes auxiliaires qui servent de copules grammaticales dans